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Juge et partie

20 juin 2012

Les journaux allemands reviennent sur le sommet du G20 au Mexique, ainsi que sur le jugement de la Cour constitutionnelle allemande qui reproche à la chancelière de ne pas informer suffisamment le Parlement allemand.

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À Los Cabos, aucune décision d'envergure n'a été prise
À Los Cabos, aucune décision d'envergure n'a été priseImage : Reuters

De nouveau, la Cour constitutionnelle allemande est à la parade, estime die Welt. Lors de la mise en place du système européen des aides financières, Angela Merkel aurait dû informer son Parlement beaucoup plus tôt et le faire participer de manière plus complète aux décisions politiques prises. Selon les juges suprêmes, c'est le Parlement allemand qui a la haute main sur les finances publiques et les revenus fiscaux et pas le gouvernement. Il lui appartient donc de décider de leur usage.

À deux reprise déjà, la chancelière a pratiqué la tactique du tout ou rien, explique la Frankfurter Rundschau. Par deux fois, Angela Merkel a tenté de disposer à son gré de milliards d'euros d'argent public en se soustrayant au contrôle du Parlement. Cette stratégie du « couteau sous la gorge » est désormais finie et c'est tant mieux pour le contribuable.

Bundesverfassungsgericht Beteiligungsrechte des Bundestags
Le Parlement d'une démocratie n'est pas une chambre d'enregistrementImage : AP

La participation des représentants du peuple aux décisions politiques n'est pas un colifichet de la démocratie, juge la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Et dans le contexte du mécanisme de sauvetage financier des États européens en difficultés, elle est plus que nécessaire. Car ce « parachute financier » n'est rien d'autre qu'un contrat qui pourrait enfoncer profondément l'Allemagne dans le trou de la dette européenne. Le Parlement ne doit pas être dégradé à une assemblée uniquement chargée d'entériner les décisions prises dans le secret de la chancellerie.

Le quotidien de Francfort revient également dans ses colonnes sur le sommet du G20 au Mexique et sur les critiques adressés aux Européens au sujet de la faiblesse de leurs efforts pour contenir la crise.

Los Cabos G20 Gruppenbild
Le sommet du G20 est-il vraiment utile ?Image : AP

Au Mexique, ce sommet du G20 aurait été une bonne occasion d'aborder les grands dossiers de la planète de manière globale, regrettte la Süddeutsche Zeitung. Cependant, ces rencontres sont ritualisées à un tel point qu'elles ressemblent moins à de vrais débats qu'à ces classes d'autrefois où les élèves se lisent réciproquement leurs devoirs. En 2008, lors du premier G20, les ambitions étaient grandes : on voulait empêcher l'effondrement de la conjoncture économique, renvoyer les marchés financiers à la niche et mettre les banques au pas. Aujourd'hui, même si certains progrès ont été enregistrés, force est de constater qu'il reste encore beaucoup à faire, conclut le quotidien de Munich.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau