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Junichiro Koizumi, le réformateur

Anne Le Touzé13 septembre 2005

La victoire éclatante hier, de Junichiro Koizumi aux élections japonaises, est largement relayée par la presse allemande, très portée sur les élections en ce moment. La taz va même jusqu’à comparer le premier ministre japonais à son homologue allemand, Gerhard Schröder…

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Junichiro Koizumi
Junichiro KoizumiImage : AP

Effectivement, la Tageszeitung voit des parallèles entre Junichiro Koizumi et Gerhard Schröder. Les deux chefs de gouvernements ont provoqué des élections parce qu’ils avaient perdu le soutien de leur parti dans leur programme de réformes. Tous deux se battent contre l’encroûtement de leurs pays industrialisés à outrance, qui souffrent de hauts déficits publics, de la stagnation économique, de réformes sociales irrésolues et d’un taux de natalité en chute libre. Mais la ressemblance s’arrête là, selon la quotidien de gauche : Junichiro Koizumi a présenté son parti comme le parti du changement, alors qu’avec les réformes Hartz IV, Gerhard Schröder a enlevé à son parti tout son aspect social, sans lui donner pour autant une autre identité. Dans le paysage politique, le SPD devient donc le parti « un peu moins antisocial », conclut la taz.

Le parallèle est plus discret dans la Süddeutsche Zeitung : Le quotidien de centre gauche relève que par ce vote, les Japonais ont honoré la volonté de réformes de leur premier ministre. Les électeurs savent que la réforme de la poste ne va pas régler tous les problèmes du pays, mais ils comprennent qu’une longue marche doit commencer par un pas, note la SZ. Et d’ajouter : ce vote peut changer le Japon à long terme, mais il n’y est pas obligé. Un changement profond n’est possible que si Koizumi réussit à utiliser au mieux son moment de victoire. Sans quoi, la déception des électeurs japonais risque d’être grande, conclut la SZ.

Enfin, la Frankfurter Allgemeine Zeitung s’attarde sur la victoire personnelle du premier ministre japonais. Une victoire qu’il doit à son grand sens de la tactique et de la stratégie. Koizumi est un homme qui sait parfaitement saisir le moment propice, émettre un message clair qui ne laisse place à aucune alternative. Ainsi, note le quotidien, Koizumi a fait de la réforme de la Poste une condition essentielle de la destinée du Japon, comme si cette privatisation allait décider seule de l’avenir des 126 millions de Japonais, de la croissance économique ou du retour à la récession. L’ambiance générale a certainement joué son rôle, continue le quotidien : Koizumi était mis en cause dans son propre camp, et il a retourné l’offensive contre ses adversaires. Le combattant est très respecté au Japon, qui tient son objectif malgré son issue incertaine. Et en plus, il est optimiste, une grande qualité au Japon plongé dans la crise depuis les années 1990. Junichiro Koizumi détone par rapport à ses prédécesseurs, et par rapport à une opposition fatiguée et négative, ajoute la FAZ.