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Köhler au Ghana - Somalie - Darfour

Aude Gensbittel19 janvier 2007

Dans la presse allemande, cette semaine, on parle notamment de la visite du président allemand Horst Köhler au Ghana, pour le sommet d’Accra la semaine dernière.

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Horst Köhler danse avec son homologue ghanéen John Kufuor à Accra
Horst Köhler danse avec son homologue ghanéen John Kufuor à AccraImage : picture-alliance/dpa

La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle que l’initiative « Partenariat avec l’Afrique » a été lancée en 2005 par le président allemand. Il s’agit pour Horst Köhler d’établir un dialogue durable entre l’Allemagne et l’Afrique Noire. Mais seulement avec les Etats dont les gouvernements font de réels efforts pour un avenir meilleur, un avenir vraiment stable du point de vue démocratique et économique. Jusqu’à présent cinq pays participent : le Ghana, le Nigeria, le Botswana, le Liberia et le Bénin.

C’était la première fois que Horst Köhler se rendait au Ghana en tant que président de la République Fédérale, écrit la Süddeutsche Zeitung. C’était même le premier président allemand à visiter le pays depuis son indépendance, il y a 50 ans. Horst Köhler était donc loin d’être un inconnu au Ghana, lui qui comprend bien qu’il faut considérer le monde comme un village planétaire, pour en faire un endroit meilleur pour tous, comme l’a déclaré son hôte, le président ghanéen John Kufuor. De son côté, le président allemand affirme avoir beaucoup appris en Afrique.

On trouve de nouveau plusieurs articles consacrés à la Somalie. La Somalie où le parlement a décrété l’état d’urgence pour une période de trois mois.

En effet, c’est le premier ministre Ali Mohammed Gedi qui l’avait exigé face à l’augmentation constante de la violence à Mogadiscio écrit la Tageszeitung. Les attaques se multiplient contre les soldats des forces gouvernementales, les postes de police et les troupes éthiopiennes, en réaction aux bombardements américains de la semaine dernière, qui visaient des membres présumés d’Al-Qaïda mais qui ont avant tout fait des victimes civiles. Les islamistes, qui ont perdu le contrôle de Mogadiscio en décembre, n’ont laissé derrière eux que le chaos, poursuit la taz. Les troupes éthiopiennes restent en retrait, l’armée somalienne est mal entraînée et les querelles entre clans refont surface. Il y a donc beaucoup d’habitants de la capitale qui regrettent l’Union des Tribunaux Islamiques, dont les milices avaient chassé les seigneurs de guerre hors de la ville, en juin dernier.

Die Welt

note de son côté que la proclamation de l’état d’urgence n’a pas empêché de nouvelles violences d’éclater dans la capitale. Les troupes éthiopiennes restent la cible d’attaques. Le quotidien relève que le commissaire européen au développement, Louis Michel, a critiqué la frappe aérienne des Etats-Unis en Somalie, qui équivaut selon lui à une escalade de la crise dans la Corne de l’Afrique. Le commissaire européen estime que l’avenir de la Somalie dépend de solutions politiques et non d’interventions militaires.

Un autre thème qui intéresse les journaux allemands cette semaine, c’est la situation toujours aussi critique dans la province soudanaise du Darfour.

La Tageszeitung évoque l’appel urgent de plusieurs organisations d’aide humanitaire de l’ONU qui oeuvrent dans la province. Des organisations qui risquent de ne plus pouvoir assurer l’assistance à la population touchée par le conflit du Darfour à cause de l’insécurité grandissante. Le journal rappelle qu’au cours des derniers mois, 30 camps d’aide humanitaire ont été attaqués, 400 membres du personnel de ces ONG ont dû être évacués et 12 d’entre eux ont été tués. Le cri d’alerte lancé par les organisations survient après l’échec de longues négociations sur l’envoi de casques bleus au Darfour, une mission que refuse catégoriquement le gouvernement soudanais.

La Frankfurter Rundschau se penche, elle, sur un autre problème. Celui de l’envoi, décidé à la mi-décembre par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, d’un groupe de cinq experts pour évaluer la situation au Darfour. Seulement voilà, les personnes choisies pour cette mission par le président du Conseil, le Mexicain Luis Alfonso de Alba, ne conviennent pas aux pays occidentaux. La raison à cela, c’est qu’ils ne les considèrent pas comme des experts indépendants. Le quotidien cite notamment l’ambassadeur algérien, Idriss Jazairy, qui dans les débats du Conseil des droits de l’Homme, a déjà montré sa position favorable au gouvernement de Khartoum. Quant à son homologue indonésien Makarim Wibisono, il représente un pays qui tout comme le Soudan, fait partie de l’Organisation de la Conférence Islamique. L’ambassadeur allemand Michael Steiner, en sa qualité de président du groupe de l’Union Européenne, a donc adressé une lettre à Luis Alfonso de Alba, dans laquelle il souligne que la crédibilité du Conseil des droits de l’Homme est menacée.