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Katanga, l’organisation humanitaire CARE tire la sonnette d’alarme

Julien Mechaussie26 mai 2006

Quatre millions de morts. C’est bilan des nombreux conflits qui ont touché la République démocratique du Congo ces dix dernières années. L’Union européenne peut bien se préparer à envoyer des troupes à Kinshasa pour veiller au bon déroulement du prochain scrutin. Pendant ce temps, les conflits armés, eux, perdurent, notamment dans la province du Katanga, au sud-est du pays. Et ce dans l’indifférence générale. L’organisation humanitaire CARE tire la sonnette d’alarme.

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Des femmes et des enfants qui fuient les conflits armés dans l'est de la République démocratique du Congo
Des femmes et des enfants qui fuient les conflits armés dans l'est de la République démocratique du CongoImage : picture-alliance/dpa

L’évocation du Katanga rappelle aux plus âgés la guerre qui a sévi dans la région après le départ du colonisateur belge, aux débuts des années 60. Et aujourd’hui, comme il y a plus de 40 ans, les premières victimes du conflit entre miliciens et forces gouvernementales sont les civils. Heribert Scharrenbroich, président de CARE-Allemagne :

« Les violences sexuelles et les atteintes aux droits de l’homme, qu’elles soient commises par les miliciens Mai-Mai ou par l’armée régulière, font partie d’un quotidien nourri de peurs et d’horreurs. Au moins 19% des habitants du Katanga souffrent de malnutrition. Ce qui se passe dans cette région, est une véritable catastrophe. Une catastrophe ignorée. »

L’organisation Care a dénombré plus de 250 000 réfugiés au Katanga. Ces réfugiés ont besoin de l’aide humanitaire pour survivre. Une aide humanitaire qui a cependant bien du mal à arriver :

« La République démocratique du Congo, un pays aussi grand que l’Europe de l’ouest, ne dispose que de 1500 kilomètres de routes goudronnées. La capitale du Katanga, Lubumbashi, se trouve à 400 kilomètres des premiers réfugiés. Un transport d’aide humanitaire peut durer jusqu’à 4 semaines. Et un tiers de cette aide se volatilise en chemin. »

Et si l’organisation CARE voit d’un bon oeil l’envoi de troupes pour sécuriser les élections, elle milite parallèlement pour un pont aérien humanitaire. Les troupes de l’ONU, déployées dans l’est du pays, sont en effet absentes du Katanga. Une absence incompréhensible pour Carsten Völz, coordinateur des missions d’urgence pour CARE International :

« L’ampleur de la souffrance que connaît cette région, n’est pas comparable à ce qui s’est passé sur la planète ces dernières années. »

La mobilisation européenne pour un bon déroulement des élections en RDC a eu au moins le mérite de lever le voile sur une tragédie que personne ne souhaitait voir jusqu’à présent.