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Kurt Beck: le nouveau président du SPD

Christophe LASCOMBES15 mai 2006

A la une de tous les journaux allemands aujourd’hui : l’élection du nouveau président du SPD, Kurt Beck. Egalement Premier Ministre du Land de Rhénanie-Palatinat, Kurt Beck prend la succession de Matthias Platzeck qui abandonne ses fonctions à la tête du parti social-démocrate pour raisons de santé. La presse allemande saisit donc cette occasion pour augurer de l’avenir du SPD sans faire montre d’un grand optimisme.

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Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit le dicton. Kurt Beck succède à Matthias Platzeck à la tête du SPD.
Le malheur des uns fait le bonheur des autres dit le dicton. Kurt Beck succède à Matthias Platzeck à la tête du SPD.Image : AP

Die Welt brosse le portrait de Kurt Beck. Franc, il ne veut être rien d’autre que lui-même,. Ceci serait très honorable s’il suffisait seulement d’être franc pour diriger le SPD vers l’avenir, critique le quotidien. C’est pourquoi Kurt Beck a déçu hier. Cette élection a plus ressemblé à l’accomplissement d’un devoir nécessaire qu’au plébiscite d’un leader charismatique. On dirait bien que la base traditionnelle du SPD, adversaire farouche de l’agenda 2010 qui devait également moderniser le parti, soit arrivée à ses fins sans devoir livrer bataille. En jouant sa stratégie du « grand écart », ce nouveau président tente de réunir tous les courants de son parti, même les plus irréconciliables.

Toutefois, comme le souligne la Frankfurter Rundschau, Beck n’a pas tracé de nouvelle perspectives, il a seulement voulu rassurer les siens et leur dire qu’ils se trouvaient déjà sur la bonne voie. Cependant, la question reste posée : Kurt Beck sera-t-il capable de mener le SPD vers un nouvel avenir politique ? Si son discours d’investiture ne l’exclut pas, il ne rend toutefois pas cette hypothèse plus plausible pour autant.

La Tageszeitung de Berlin a la dent dure : mais où est le SPD d‘antan ? Il ne reste plus de ce parti à l’ambition intellectuelle qu’un groupement politique dénué de tout esprit, qui a perdu le sens des réalités du 21e siècle. Son nouveau président décrit dans son discours presque simpliste une république des petites gens honnêtes qui n’existe plus depuis longtemps. Ce parti, qui se dressait autrefois pour donner une perspective justement aux perdants de la société laisse aujourd’hui ces derniers sur le bord du chemin.

Pour la Süddeutsche Zeitung, la relative force actuelle du SPD est moins due aux qualités intrinsèques du parti qu’au fait que le SPD est moins divisé que la CDU sur le cap suivi par la grande coalition. C’est désormais à Kurt Beck qu’incombe la lourde tâche de sortir le SPD désorienté de cette crise. Son père a dit que le SPD était un « très gros chantier ». Souhaitons à Kurt Beck et au SPD que ce chantier ne soit pas trop lourd pour le nouveau président.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung observe que dimanche, la fonction politique du vice-chancelier qui revenait toujours, depuis Mende, Brandt, Genscher et Fischer, à l’homme fort du partenaire de la coalition, a été supprimée. Si Franz Müntefering conserve le titre, c’est Kurt Beck qui assume la fonction. Si la chancelière conserve Müntefering par habitude familière dans son cabinet, la patronne de la CDU a pourtant changé depuis longtemps son fusil d’épaule. Depuis dimanche, la coalition elle aussi vient d’ouvrir un nouveau chapitre, conclut le quotidien.