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L'élection d'Ahmadinejad préoccupe les occidentaux

Yann Durand27 juin 2005

La victoire surprise de l’ultra conservateur Ahmoud Ahmadinejad aux présidentielles en Iran a provoqué un choc dans la communauté internationale. D’aucuns de craindre une évolution préjudiciable, non seulement de la politique intérieure, mais aussi des relations avec l’occident. Dans le concert des sceptiques se trouve aussi l’Allemagne, dont la presse s’étend se matin largement sur le sujet.

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Ahmadinejad veut un Iran fort
Ahmadinejad veut un Iran fortImage : AP

Ahmadinejad a pu rallier un peu plus d’un tiers de la population iranienne à sa cause. Selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, c’est à la fois beaucoup et peu, si l’on se réfère au succès de Khatami qui, il y a quatre ans, avait convaincu plus de la moitié des iraniens. Le nouveau président a reçu moins de voix que le nombre des abstentions, souligne le journal qui veut y voir une majorité de citoyens ne se sentant représentés par aucun des deux candidats.

Les radicaux possèdent désormais le monopol du pouvoir en Iran constate la Tageszeitung de Berlin. Le président soutien ouvertement le bastion de l’intégrisme. Celui qui un jour avait déclaré que les iraniens n’avaient pas fait la révolution pour construire une démocratie mais qu’ils voulaient un état islamique, ne se dédie pas aujourd’hui. Et le quotidien ne se fait pas d’illusion sur les conséquences à l’intérieur du pays: les libertés minimes acquises ses dernières années par les femmes, les jeunes, les journalistes, les artistes et les écrivains sont en danger.

C’est également le cas des négociations sur le nucléaire. Un abandon du programme d’enrichissement de l’uranium n’est pas à l’ordre du jour pour Ahmadinejad, qui argue d’objectifs purement pacifiques. Seul Vladimir Putin s’en félicite, souligne la Frankfurter Rundschau, en tant que partenaire privilégié et fournisseur de technologie. En revanche les mandatées par l’union européenne, l’Allemagne, la France et l’Angleterre, peuvent s’attendre, elles, à des pourparlers plus difficiles encore. Quant aux États-Unis, leur conviction est faite et la menace grandi de les voir faire usage de leurs innombrables bases militaires dans la région.

Et le court portrait que dresse la Süddeutsche Zeitung du nouveau président iranien laisse présager le pire. Si le maire de Téhéran s’est certes distingué en assainissant rapidement la capitale, même ses amis intimes lui attestent une totale incompétence en matière d’économie. Il n’a non plus aucune connaissance du monde extérieur. Dans ces conditions, prévient le journal, un remaniement du département attaché jusqu’a présent aux affaires étrangères serait catastrophique pour les relations internationales du pays.