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L'épouvantail syrien

31 octobre 2011

Outre les grands thèmes de l'actualité nationale, les commentateurs allemands s'intéressent aussi beaucoup aujourd'hui aux rodomontades du dictateur syrien et à la situation du pays.

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Le président syrien est décidé à ne rien lâcherImage : picture-alliance/dpa

Doit-on rester impuissant et muet face au massacre d'un peuple ? s'interroge la Tageszeitung. 3 000 morts ne sont-ils pas assez ou bien doit-on attendre de franchir la barre des 10 000 ? Bachar al Assad assassine son peuple à coups de rafales de Kalachnikovs, de tirs de chars et d'hélicoptères. Pas seulement depuis hier, depuis des décennies. Le fils a hérité de la dictature de son père et de son indifférence vis-à-vis des protestations occidentales. Aujourd'hui, le dictateur syrien menace l'Occident par le chaos. Entre les luttes confessionnelles fratricides, la barbarie, l'anarchie et la stabilité, aux Occidentaux de choisir ! Son message est clair : avec moi, vous savez à qui vous avez affaire. Calculateur, sanguinaire, sans doute. Mais stable !

Symbolbild Flaggenkombo Syrien Ägypten Tunesien
Damas subira-t-il le même sort que Tunis et le Caire ?Image : DW

Lorsque l'on crie dans le noir, c'est que l'on a peur, lance la Frankfurter Allgemeine Zeitung en guise d'analyse du comportement du dictateur. Certes, les clichés de Kadhafi mort ont dû déranger quelque peu le chef de l'état syrien. Peut-être craint-il de finir comme le guide libyen ? C'est possible. L'Iran, le principal allié de Bachar al Assad, commence à prendre ses distances. Les chefs du Hamas palestinien en exil à Damas disent se sentir mal à l'aise. Et la Turquie déclare ouvertement son appui à l'opposition syrienne. Cette dernière se déclare décidée à accentuer sa lutte armée et on ne peut s'empêcher de faire le parallèle avec la situation récente en Libye. En 1982, Hafez al Assad, le père du dictateur actuel, a réprimé dans le sang un soulèvement des Frères Musulmans, faisant environ 20 000 morts. Cette fois-ci pourtant, c'est le pays  tout entier qui semble vouloir se soulever.

NATO Anders Fogh Rasmussen
Après la Libye, l'OTAN interviendra-t-elle en Syrie ?Image : dapd

La chute de la Syrie entraînerait un séisme politique incalculable, menace le dictateur de Damas. C'est vrai, dit la Süddeutsche Zeitung. C'est pourquoi l'Occident hésite à intervenir militairement, par crainte des conséquences. Seulement, plus le conflit intérieur syrien dérape et se transforme en guerre civile, plus ces conséquences sont incontrôlables, même sans intervention extérieure armée. Bachar al Assad et son clan ont toujours agité la menace d'une partition confessionnelle et ainsi, de la disparition de la Syrie. L'Occident doit donc intervenir non pas pour partager la Syrie, mais bien pour éviter son effacement, conclut le quotidien de Munich. Auteur : Christophe Lascombes

Édition : Sandrine Blanchard