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L'État de droit en péril en Hongrie ?

Katia Bitsch12 mars 2013

La réforme de la constitution adoptée en Hongrie limite le rôle de la Cour constitutionnelle et renforce les pouvoirs du gouvernement de Viktor Orbán, une menace pour la démocratie estime la presse allemande.

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Viktor Orbán, Premier ministre hongroisImage : Reuters

Die Welt titre : « Le pouvoir absolu ! » Viktor Orbán, le Premier ministre hongrois a détruit l'État de droit ! Désormais la Cour constitutionnelle ne pourra plus se prononcer sur le fond, elle ne pourra contester les lois qu'en se fondant sur les procédures.

Orbán, ancien héraut de la liberté dans cet ancien pays communiste semble ne plus croire au libre jeu de l'exercice démocratique, estime Die Welt.

Pour la Süddeutsche Zeitung, cette réforme de la constitution hongroise est un coup de poignard dans le cœur de l'État de droit. Le parti de Viktor Orbán qui a obtenu les deux tiers des sièges au parlement en 2010 peut dès lors régner en maître sur Budapest. D'ailleurs, le journal rappelle que cette réforme de la constitution adoptée lundi n'est pas la seule brèche dans la démocratie. Depuis trois ans, le Premier ministre hongrois a initié de nombreuses réformes controversées menaçant l'indépendance des médias, de l'appareil judiciaire et d'autres institutions.

La Frankfurter Rundschau fait le même constat, cette réforme, qui a été adoptée sans problème par le parlement, est une nouvelle démonstration du pouvoir d'Orbán. Et les critiques de l'Union Européenne et des Etats-Unis n'y changeront rien.

Ungarn Protest neue Verfassung
200 personnes manifestent devant le parlement contre la réforme de la constitutionImage : Reuters

Ni même les milliers de Hongrois qui sont descendus dans les rues de Budapest en criant « la constitution n'est pas un jouet » raconte die tageszeitung. Pour l'opposition, les quatre réformes de la constitution adoptées en seulement un an ont pour seul but de servir les intérêts du parti de Viktor Orbán. Le plus grave, s'insurge die tageszeitung, c'est que cette réforme réintroduit toutes les dispositions annulées par la Cour, comme la définition jugée restrictive de la famille. Alors qu'ailleurs, on accorde plus de droits aux couples homosexuels, en Hongrie désormais une famille c'est: une femme un homme et un enfant au moins, ce qui exclut les couples de même sexe et ceux qui n'ont pas d'enfant. Autre disposition annulée par la cour constitutionnelle et désormais rétablie : la possibilité d'expulser les SDF des villes, ce qui fait dire à la Süddeutsche Zeitung que la Hongrie ne sera bientôt plus ce qu'elle était.