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La Bundesmarine au Liban

Christophe LASCOMBES6 septembre 2006

Le début de la mission de la Marine allemande au large des côtes du Liban est repoussé. Pourquoi : Beyrouth exige tout d’abord la fin du blocus aérien et maritime imposé par Israël comme condition préalable à l’intervention de la Bundeswehr. Les tergiversations du gouvernement libanais font l’objet de commentaires parfois désabusés de la part de la presse allemande de ce matin.

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Au large des côtes libanaises, les patrouilles des bâtiments de la Bundeswehr devraient empêcher la contrebande d'armes à destination des milices du Hezbollah.
Au large des côtes libanaises, les patrouilles des bâtiments de la Bundeswehr devraient empêcher la contrebande d'armes à destination des milices du Hezbollah.Image : AP

On sait désormais ce qui empoisonne vraiment la paix au Liban : c’est la méfiance, lance la Frankfurter Rundschau. Le jeu de poker menteur au sujet de l’intervention comparativement bénigne de la Marine allemande au large des côtes démontre bien la fragilité de la base politique intérieure du gouvernement de Beyrouth. Il va être difficile de renforcer son autorité et en même temps d’empêcher le Hezbollah de devenir un pouvoir reconnu avec droit de veto.

Avant même que l’escadre allemande ne croise au large des côtes libanaises pour intercepter les embarcations inexistantes des contrebandiers du Hezbollah, le gouvernement libanais ajoute de nouvelles pièces à son florilège de palinodies, ironise Die Welt. Les frégates allemandes doivent croiser le plus loin possible des côtes et le blocus israélien doit être levé avant toute intervention. Seulement Israël n’est prêt à cette étape que lorsque les casques bleus prendront la place des unités de Tsahal.

La réussite de la mission se mesurera à l’aune de son efficacité, estime la Süddeutsche Zeitung. C’est pourquoi il n’est pas sérieux que les officiers allemand et libanais doivent d’abord discuter pour décider si une embarcation suspecte doit être arraisonnée et contrôlée ou pas. Il n’est pas sérieux que le Liban, incapable depuis des années d’imposer sa souveraineté sur son propre territoire, veuille aujourd’hui l’imposer vis-à-vis de ceux dont il réclame l’aide.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung rappelle la nouvelle de Joseph Conrad, intitulée « Le Tremolino », qui raconte l’histoire d’une embarcation dont l’équipage fait la contrebande d’armes à destination des carlistes en Espagne et qui sombre dans une tempête. Verra-t-on bientôt de telles scènes au large des côtes libanaises ? Si la Marine allemande patrouille très au large des côtes, elle ne pourra pas, malgré tous les équipement électroniques de surveillance dont elle dispose, freiner, voire empêcher la contrebande d’armes. Ici, la côte libanaise doit être véritablement bloquée. Sinon, des traversées nocturnes à la Tremolino rendront cette mission parfaitement absurde, conclut le quotidien.