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La Bundeswehr en Afghanistan

Christophe LASCOMBES14 novembre 2006

En Afghanistan, la résistance des talibans aux troupes de l’ISAF commandée par l’OTAN ne cesse de croître depuis des semaines. Le Secrétaire Général de l’Alliance atlantique, Jan de Hoop Scheffer, demande maintenant à la Bundeswehr, jusqu’ici stationnée dans le nord du pays, de se déplacer vers les zones de combat dans le sud. Une demande rejetée avec véhémence par le gouvernement allemand et qui partage la presse allemande de ce matin.

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Sécurisation, reconstruction et patrouille, voilà les missions de la Bundeswehr dans le nord de l'Afghanistan, loin des foyers de guerre du sud du pays.
Sécurisation, reconstruction et patrouille, voilà les missions de la Bundeswehr dans le nord de l'Afghanistan, loin des foyers de guerre du sud du pays.Image : AP

Que personne à Berlin ne s’étonne que les exigences des partenaires au sein de l’OTAN prennent de l’ampleur, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. La situation en Afghanistan s’est dramatiquement aggravée dans certaines provinces du pays, surtout là où Canadiens et Britanniques assurent la majorité des interventions armées. Pour l’OTAN, l’heure de vérité approche. Certains partenaires se sentent laissés en plan. Plus la situation s’aggravera, plus la pression sur Berlin augmentera. La question sera alors de savoir le prix que sommes prêts à payer pour ce partenariat ?

Pour la Tagesspiegel, le consensus au sein de l’OTAN est qu’il faut faire plus en Afghanistan. Mais comme d’habitude, chaque pays cède poliment le pas à son voisin. Pourtant, seule une action concertée diplomatique et militaire empêchera que l’Afghanistan ne redevienne un risque pour la sécurité de l’Occident. L’Allemagne doit mettre plus de moyens, personnels et financiers, à disposition, parce que c’est dans son propre intérêt.

Si elle continue ainsi, le risque est grand que l’Allemagne donne une fausse image d’elle-même, reprend la Westdeutsche Allgemeine Zeitung. Plus la Bundeswehr se limitera aux missions de stabilisation, de reconstruction et de patrouille, plus ses partenaires de l’Alliance verront leurs soupçons confirmés que l’Allemagne préfère protéger ses soldats et laisser aux autres le soin de tuer et de se faire tuer. Une telle méfiance ne devrait pas même naître entre des partenaires qui sont si dépendants les uns des autres dans un contexte de guerre.

Pour la Süddeustche Zeitung pourtant, si le gouvernement de Berlin accède à la demande de l’OTAN, le risque est grand de se retrouver dans une situation similaire à l’intervention au Congo où il n’est plus possible de dire non et où il s’agit alors de limiter les dégâts au maximum. Si Angela Merkel devait décider d’envoyer des troupes combattantes dans le sud de l’Afghanistan, cela ne pourrait se faire qu’avec une stratégie claire et des arguments convaincants. Or, c’est là que le bât blesse, ni l’opinion publique allemande ni même la Bundeswehr sont convaincues d’une telle nécessité. La chute politique de Tony Blair montre bien qu’on ne peut pas gouverner longtemps contre sa propre opinion publique, conclut le quotidien.