1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La Bundeswehr en RDC

Sandrine Blanchard2 juin 2006

C’est décidé, l’armée allemande participera à la mission européenne en RDC. La Bundeswehr mettra près de 800 soldats à disposition pour aider au bon déroulement des élections prévues fin juillet au Congo. Et elle assurera le commandement des troupes européennes. Une décision entérinée hier, malgré de fortes réticences, par les députés du Bundestag et sur laquelle les journaux allemands reviennent largement

https://p.dw.com/p/C6zZ
Image : picture-alliance / dpa/dpaweb

Mascarade, mise en scène au Congo, titre Die Welt. Le quotidien berlinois évoque les réticences de nombre de militaires allemands à l’idée de partir pour la RDC. D’ailleurs, d’après le journal, et quoiqu’en disent les hommes politiques, la petite Europe n’est pas en mesure de garantir calme et démocratie aux Congolais. La raison profonde de cette mission, écrit die Welt, est une promesse d’Angela Merkel à Jacques Chirac selon laquelle l’Allemagne soutiendrait la France en Afrique.

Un soldat de la Bundeswehr avec le monde en guise de visage. C’est la Une choisie par la tageszeitung datée d’aujourd’hui. Le journal explique que l’un des héritages de la Guerre froide, est la croyance en l’omnipotence de l’armée. Une croyance qui, pour le journal, tend à disparaître au vu des multiples échecs des soldats envoyés en Somalie, en Afghanistan ou encore en ex-Yougoslavie. Pour la taz, il faut donc arrêter de se voiler la face. L’Allemagne doit définir ses objectifs en matière de politique étrangère : d’ailleurs beaucoup affirment désormais que la Bundeswehr n’est pas là pour faire de l’humanitaire mais pour servir ouvertement les intérêts économiques de l’Allemagne.

Faire de l’humanitaire avec des armes, la Frankfurter Rundschau n’y croit pas non plus. Effectivement, l’Allemagne en a fini de sa mauvaise conscience et des questions du genre « est-ce que nous, nation de criminels durant la seconde guerre mondiale, nous avons le droit de prendre les armes pour une cause que nous estimons juste ? ». Cependant, il reste un peu de cette mentalité dans la répartition tacite des tâches comme en Afghanistan: les Français, les Britanniques, les Américains et les soldats des pays pauvres se chargent des opérations « offensives » tandis que les Allemands se chargent de panser les plaies, à la jonction entre guerre et société civile.