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LA CAPTURE DE SADDAM

Christophe LASCOMBES15 décembre 2003
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Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, avec la capture du maître de Bagdad, l'espoir de voir diminuer les attentats provoqués par les restes de l'ancien régime prend corps. Certes, ces attentats ne représentaient pas une menace majeure, mais ils avaient quand même suffit pour chasser les Nations Unies et saper le moral des troupes. « Nous l'avons » titre die Welt, reprenant en cela les termes des Américains. Pour le journal, ce jour entrera dans les annales de l'histoire comme le début d'une nouvelle ère de liberté pour l'Irak et ses habitants mais aussi comme la date à laquelle George W. Bush junior a gagné par avance sa réélection. Les Européens vont bien devoir mettre une sourdine à leurs critiques. S'étant trompés dans leurs pronostics disant que le maître de Bagdad resterait impuni, ils risquent peut-être de voir leur deuxième argument d'opposition à la guerre en Irak - l'existence d'armes de destruction massive - réduit en miettes. Pour la Frankfurter Rundschau, le mythe Saddam a vécu. L'ennemi n°1 est capturé, l'armée d'occupation peut respirer, l'un des objectifs de la guerre est atteint. Pourtant, estime le commentateur, la capture de Saddam Hussein ne changera pas fondamentalement les choses. Si la reprise économique ne se met pas rapidement en marche, si le peuple ne recouvre pas la confiance en un avenir matériellement meilleur, l'ex-dictateur risque fort de devenir ce héros populaire qu'il n'a jamais vraiment été. Même son de cloche dans la Süddeutsche Zeitung. Les Américains ont désormais la chance de gagner les Irakiens à leur cause, la chance de relancer le processus de réconciliation non seulement entre occupants et libérés, mais aussi entre les vaincus eux-mêmes, entre les forces divergentes au sein du peuple irakien. Concrètement, le marché pourrait désormais s'appeler : maintenant que vous avez Saddam, remettez-nous l'électricité. C'est seulement lorsque les Irakiens seront libérés des ombres du passé et pourront croire à leur avenir que les adversaires du changement auront vraiment perdu la partie, conclut le journal.