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La carotte et le bâton

Anne-Julie Martin7 août 2008

Le nucléaire iranien et les droits et libertés en Chine : deux thèmes qui font les titres des journaux de ce jeudi.

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Members of the Security Council of United Nations vote 14-0 on a resolution to increase sanctions against Iran at U.N. Headquarters Monday, March 3, 2008 (AP Photo/David Karp)
Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies envisagent avec l'Allemagne de nouvelles sanctions contre l'ranImage : AP

Hier avait lieu au Japon la cérémonie pour le 63e anniversaire du bombardement d'Hiroshima, rappelle la Süddeutsche Zeitung. Ce son de cloche remet en mémoire ce dont il est question dans la crise avec l'Iran : plus jamais une arme atomique ne doit anéantir l'humanité. Et c'est pourquoi le pays doit interdire la bombe.


La Tageszeitung avertit : seuls des négociations sérieuses avec Téhéran peuvent éviter une guerre. Et l'Europe doit prendre position. Il est incompréhensible, selon le journal, que l'occident poursuive encore ce jeu absurde dans la querelle sur le nucléaire. Depuis cinq ans, nous vivons sans cesse le même scénario : l'occident exige l'abandon de l'enrichissement d'uranium, l'Iran dit non ou bien « ni oui, ni non », les membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU et l'Allemagne s'entretiennent pendant des mois, décident de nouvelles sanctions, en sachant très bien qu'il ne feront pas plier le régime avec ça. La stratégie de la carotte et du bâton nuit économiquement à l'occident et pousse toujours un peu plus l'Iran dans les bras de la Russie et de la Chine.


La Chine, à propos de laquelle il semble difficile de trouver un juste milieu, estime die Welt. L'opinion publique vacille entre attaque et apologie. Parfois cela sonne comme si la Chine actuelle était toujours le même Etat de répression d'il y a trois décennies. Et d'autres à l'inverse, comme le secrétaire général du Comité olympique allemand, Michael Vesper, défendent la censure internet et comparent le verrouillage de sites d'extrême droite incitant à la haine en Allemagne avec le blocage par Pékin de pages critiques. Cette polarité peut avoir une explication psychologique, d'après le quotidien : plus le début des Jeux approche, plus la critique contrarie les préparatifs pour la fête.


Et la Frankfurter Allgemeine Zeitung de commenter justement les manifestations qui ont eu lieu hier lors du dernier relais de la flamme olympique. D'une certaine façon, les dirigeants chinois se montrent studieux. La présence de nombreux journalistes étrangers semble les modérer. Ainsi ont-ils empêché leurs forces de sécurité de recourir à la violence contre les manifestants. Et on peut espérer que ces derniers ne soient pas trop durement sanctionnés. Mais l'événement a attiré l'attention sur ce qui restera jusqu'au début de la compétition le thème dominant à Pékin : la liberté et les droits de l'homme.