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La Chine peut-elle se réformer?

Jean-Michel Bos8 novembre 2012

Le 18e Congrès du PC chinois s'est ouvert à Pékin. Un congrès qui officialise la passation de pouvoir entre le président Hu Jintao et son dauphin, Xi Jinping. Mais une cérémonie assombrie par les affaires de corruption.

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Chinese President Hu Jintao, center on the stage, addresses the opening session of the 18th Communist Party Congress held at the Great Hall of the People in Beijing, China, Thursday, Nov. 8, 2012. China's ruling Communist Party opened a congress Thursday to usher in a new group of younger leaders faced with the challenging tasks of righting a flagging economy and meeting public calls for better government. (Foto:Lee Jin-man/AP/dapd).
Parteitag China Kommunistische ParteiImage : AP

Ce congrès est également l'occasion de faire le point sur les progrès de la Chine, devenue en l'espace de dix ans la deuxième puissance économique du monde. Le président Hu Jintao peut donc se féliciter de ce développement rapide intervenu durant ses deux mandats successifs. Celui-ci a néanmoins souligné les carences du système chinois. Un système capitaliste encore dominé largement par l'État puisque les grandes entreprises publiques continuent de jouer un rôle essentiel.

D'ailleurs, Hu Jintao a tenu à souligner que le point crucial des réformes à venir, selon lui, est de résoudre les relations entre le gouvernement et le marché. Enfin, il a rappelé que la Chine doit devenir moins dépendante des exportations et pour cela, il faut que le pays dope sa consommation intérieure, encore très faible. En l'absence de protections sociales de qualité, les Chinois préfèrent encore largement épargner.

"Provoquer l'effondrement de l'État"

Chinese President Hu Jintao delivers a speech during the opening ceremony of 18th National Congress of the Communist Party of China at the Great Hall of the People in Beijing, November 8, 2012. China's outgoing President Hu said the nation faced risk and opportunity in equal measure as he formally opened a congress of the ruling Communist Party that will usher in a once-in-a-decade leadership change. REUTERS/Jason Lee (CHINA - Tags: POLITICS)
Le Premier ministre Hun Jintao a averti des dangers que font peser la corruption sur la ChineImage : REUTERS

C'est donc tout l'enjeu de l'émergence d'une véritable classe moyenne en Chine. Enfin, le président sortant Hu Jintao a appuyé là où ça fait mal : à savoir sur la question de la corruption : "Combattre la corruption et soutenir l'intégrité est un enjeu majeur et de premier intérêt pour le peuple. C'est là un engagement à long terme pour le parti. Si nous échouons à traiter cette question correctement, elle pourra s'avérer fatale et provoquer l'effondrement du parti et de l'État. Nous devons donc combattre sans répit la corruption, promouvoir l'intégrité et rester vigilant".

Ce 18e congrès a donc essentiellement pour but d'orchestre la passation de pouvoir au sommet de l'État. Mais on est á l'évidence loin d'un processus démocratique. Tout est préparé dans la plus grande opacité. D'ailleurs, le futur président, Xi Jinping, n'est pas connu du grand public ni des journalistes occidentaux. Il est un pur produit de l'appareil.

Celui-ci va être nommé secrétaire général du PC et ce n'est qu'au mois de mars qu'il deviendra officiellement président. Mais il ne s'agira alors que d'une formalité. Xi Jinping va aussi rester sous le contrôle du Comité permanent du Bureau politique qui est divisé entre conservateurs et réformistes. Enfin, Hu Jintao pourrait conserver la présidence de la puissante commission militaire du Parti ce qui lui permettrait d'avoir encore de l'influence.

China/analyse - MP3-Stereo