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La Clinique « Fleur du Désert » ouvre ses portes

Philippe Pognan12 septembre 2013

Désormais, en Allemagne, les femmes victimes d'excision pourront trouver à Berlin une aide médicale et psychologique dans une clinique spécialisée, la première du genre en Europe.

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Waris Dirie, à l'inauguration du centre
Waris Dirie, à l'inauguration du centreImage : picture-alliance/dpa

Inaugurée hier, cette clinique appelée « Centre Fleur du Désert » accueille les patientes à partir de ce jeudi. Parmi les personnalités présentes lors de cette inauguration, une célèbre militante pour la défense des droits humains : la Somalienne Waris Dirie, qui parraine le projet.

Une enfance douloureuse

L'ex-top modèle est particulièrement connue pour son autobiographie « La fleur du désert ». Le livre, qui a aussi fait l'objet d'un film, décrit l'extraordinaire parcours de Waris Dirie : petite fille, elle est excisée à l'âge de trois ans, comme le veut la tradition de sa région ; puis gardienne de chèvres, à 13 ans elle fuit un mariage forcé, se réfugie chez sa grand- mère à Mogadiscio avant d'émigrer à Londres. Là-bas, elle est finalement repérée par un photographe de mode. Elle découvre alors un autre monde et apprend aussi qu'en Europe, les filles ne sont pas soumises à l'ablation du clitoris, des grandes et petites lèvres ou à l'infibulation, (rétrécissement de l'orifice vaginal), autant de procédures qui entraînent souvent de grandes douleurs et de dangereuses infections, parfois mortelles.

Waris Dirie, lors d'une conférence de presse de l'UNICEF
Waris Dirie, lors d'une conférence de presse de l'UNICEFImage : AP

De mannequin à ambassadrice

Depuis Waris Dirie a quitté le monde de la mode. Elle est devenue ambassadrice de l'ONU contre les mutilations génitales et consacre une grande partie de son temps à cet engagement. Elle a créé la fondation « Fleur du Désert », et le centre du même nom inauguré hier dans l'hôpital berlinois de Waldfriede travaille en coopération avec sa fondation. Une équipe de chirurgiens spécialisés, de psychologues et d'assistants sociaux sont à la disposition des patientes pour divers traitements et pour les aider aussi bien sur le plan physique, psychique, ou social.

Chirurgie réparatrice dans une clinique en France
Chirurgie réparatrice dans une clinique en FranceImage : picture-alliance/Godong

Selon l'ONG Terre des Femmes, 24.000 femmes en Allemagne ont été victimes de mutilations génitales et environ 5000 fillettes risquent de subir une excision..

L'OMS, l'Organisation mondiale de la Santé, estime qu'environ cent quarante millions de filles et de femmes dans le monde souffrent actuellement des séquelles de mutilations génitales, dont plus de 90 millions rien qu'en Afrique.