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La Constitution approuvée en Egypte

Anne Le Touzé (avec AFP, Reuters, DPA)23 décembre 2012

Les Frères musulmans ont annoncé la victoire du "oui" à 64% lors du référendum sur le projet de constitution, dont la deuxième phase s'est déroulée samedi. L'opposition conteste les résultats.

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Image : AP

Les résultats officiels ne sont attendus que lundi. Mais les Frères musulmans et les médias d'Etat rapportent que près de deux tiers des votants égyptiens ont approuvé le texte lors des deux phases de vote les 15 et 22 décembre. « Le peuple égyptien continue sa marche vers la finalisation de la construction d'un Etat démocratique moderne, après avoir tourné la page de l'oppression », s'est félicité dans un communiqué le Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), la branche politique des Frères musulmans, dont est issu le président Mohamed Morsi. La victoire du "oui" était attendue après le succès enregistré lors de la première phase de vote, le 15 décembre. 57% des électeurs s'étaient prononcés en faveur du texte.

Le vice-président Mahmoud Mekki a annoncé sa démission
Le vice-président Mahmoud Mekki a annoncé sa démissionImage : Reuters

Avant même l'annonce des premiers résultats, le vice-président Mahmoud Mekki a présenté samedi sa démission, expliquant que sa qualité de magistrat ne lui permettait pas de remplir correctement ses fonctions auprès du chef de l'Etat. Le projet de Constitution ne prévoit plus de poste de vice-président et Mahmoud Mekky avait déjà indiqué qu'il démissionnerait si le projet était adopté par les électeurs.

L'opposition dénonce des fraudes

Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont de nouveau dénoncé samedi des fraudes et de nombreuses irrégularités, comme l'inscription d'électeurs fictifs ou l'ouverture tardive de certains bureaux de vote. Le Front du salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition laïque, a annoncé qu'il contestait les résultats du référendum. Le FSN compte faire appel, tandis que plusieurs plaintes ont été déposées auprès de la justice. L'opposition compte notamment s'appuyer sur le faible taux de participation, estimé à 32%, pour exiger l'annulation de la consultation. Depuis le début, le projet de constitution est décrié par les mouvements libéraux et laïcs opposés au président Mohamed Morsi. Ils estiment que le texte ouvre la voie à des interprétations rigoristes de l'islam et offre peu de garanties à certaines libertés. De vastes manifestations ont précédé l'organisation du référendum et le pays apparaît aujourd'hui plus divisé que jamais. Dimanche, la presse égyptienne reflétait cette division. Le quotidien Al-Akhbar titrait « L'Egypte se dirige vers la stabilité » tandis que l'indépendant Al-Masri Al-Yom dénonçait des « violations en masse ».

Les bureaux de vote sont restés ouverts quatre heures de plus que l'heure légale
Les bureaux de vote sont restés ouverts quatre heures de plus que l'heure légaleImage : Reuters

L'Allemagne a demandé à l'Egypte d'examiner en profondeur les allégations de fraudes soulevées par l'opposition. Le chef de la diplomatie Guido Westerwelle s'est dit « très inquiet ». « La nouvelle Constitution ne peut être acceptée que si les modalités de son adoption sont irréprochables. C'est pour cela que les accusations de fraude doivent être examinées rapidement, fermement et de manière transparente » a-t-il déclaré.

Une fois la Constitution ratifiée, le Sénat dominé par les islamistes doit récupérer le pouvoir législatif jusqu'à l'élection d'une nouvelle Assemblée. L'ancienne, où les islamistes étaient aussi majoritaires, avait été dissoute en juin.