1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La crise ivoirienne divise l'Eglise catholique

11 janvier 2011

Les chrétiens catholiques de Côte d'Ivoire sont profondément divisés sur la crise postélectorale. Un évêque, monseigneur Jean Salomon Lezoutié, demande à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir au profit d'Alassane Ouattara

https://p.dw.com/p/Qpv5
Alassane Ouattara et les ambassadeurs occidentauxImage : dapd

Monseigneur Jean Salomon Lezoutié est évêque coadjuteur du diocèse de Yopougon. Et dans une longue déclaration remise à la presse ivoirienne il a décidé de rompre le silence et de prendre clairement position dans le débat postélectoral qui agite la Côte d’Ivoire. 

Pour l’évêque, ce sont des Ivoiriens usés par l’attente de la paix, désabusés par des élections de tous les espoirs, qui doivent maintenant se tordre les méninges pour savoir, entre le proclamé et l’auto proclamé, lequel est réellement Président de la Côte d'Ivoire. Pour l’homme de Dieu, le Président officiellement élu est Laurent Gbagbo. Président, non pas tant parce qu’il est vainqueur des élections, mais parce qu’il a été proclamé comme tel, par l’institution souveraine qui, seule en la matière, est habilitée à le faire. L’homme de Dieu se veut cependant très clair, le président élu par les Ivoiriens dans les urnes se nomme bien Alassane Ouattara.

Elfenbeinküste
Des partisans de Laurent Gbagbo réunis à YopougonImage : AP

Par ailleurs, l’évêque de Yopougon dit ne pas comprendre le débat relatif à la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Je ne comprends pas, dit il que les plus hautes personnalités de la Nation se soient concertées, ensuite entendues, pour signer librement un accord avec l’Onu et qu’aujourd’hui elles s’en prennent à cette organisation. Pour conclure, monseigneur Jean Salomon Lezoutié demande à Laurent Gbagbo de quitter le pouvoir au profit d’Alassane Ouattara .

Cette position de l’évêque de Yopougon prend à contre-pied celle de la conférence épiscopale qui s’est insurgée la semaine dernière contre toute ingérence dans le débat politique ivoirien appelant à la sauvegarde de la dignité et de la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Et dans la foulée c’est l’ancien archévêque d’Abidjan, le cardinal Bernard Agré qui demandait le respect de la décision du Conseil constutionnel qui a proclamé Laurent Gbagbo vainqueur de la présidentielle. On le voit : l’Eglise ne parle plus d’une même voix aujourd’hui en Côte d’Ivoire

Auteur : Georges Ibrahim Tounkara
Edition : Fréjus Quenum