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La crise migratoire, aubaine politique

Madeleine Meier, Tamara Wackernagel11 décembre 2015

Des régionales françaises aux présidentielles polonaises: les partis d'extrême droite ont fait leur place dans le paysage politique européen. Quels liens avec la crise migratoire, quel prix pour l'Union Européenne?

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Le Front National de Marine Le Pen a remporté le premier tour des élections régionales en France - une premièreImage : Reuters/P. Rossignol

Le deuxième tour des élections régionales, ce dimanche 13 décembre en France, pourrait bien placer le Front National à la tête de plusieurs régions. Plus à l’Est, en Pologne, le président Andrzej Duda élu cette année est issu d'un parti de la droite ultraconservatrice, Droit et Justice. Même chose en Suisse ou en Hongrie. Les partis populistes ont tous un point commun, l’euroscepticisme. L'idéal européen est en danger, selon Miror Cerar, le président slovène: "Si nous ne trouvons pas de solutions concrètes à ce problème des réfugiés, dans les jours et les semaines qui viennent, je crois que l'Union Européenne va commencer à se désintégrer!" Il y a un mois, la Slovénie a lancé la construction d’une clôture "anti-migrants", le long de sa frontière avec la Croatie. Elle suit ainsi l’exemple d’autres pays des Balkans. La rhétorique hostile aux migrations trouve son auditoire, comme par exemple le premier ministre slovaque Robert Fico, à la radio tchèque: "D'après mes informations, 90 pourcents des réfugiés syriens sont des réfugiés économiques. Nous ne pouvons pas croire ces gens: ils disent qu'ils fuient la guerre et la faim, mais ils refusent de rester en Autriche, en Slovaquie ou en Hongrie."

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Des barbelés à la frontière entre la Slovénie et la Croatie doivent arrêter les migrantsImage : picture-alliance/ZUMA Press/M. Vanovsek

La fin de l'espace Schengen?


Dernière en date, l’Autriche: elle a débuté lundi dernier la construction d’une clôture de quelques kilomètres à la frontière avec la Slovénie. Une première entre deux pays de l’espace Schengen. L’espace Shengen, garant de la libre-circulation dans 26 pays de l’Union Européenne. Peut-être plus pour longtemps. Le rejet de ce principe se répand. En porte-drapeau : la Grande-Bretagne, et son premier ministre David Cameron: "Nous insistons sur le fait que la Grande-Bretagne n'appartient pas à l'espace Schengen! Nous voulons conserver nos contrôles aux frontières. Ils sont vitaux pour nous." La Grande Bretagne exige des réformes de l’Union Européenne. Ou sinon, ce sera le "Brexit" : elle quittera l’Union. Un référendum est prévu d’ici à la fin de 2017. Une exigence : la baisse de l’immigration. Donald Tusk, le président du Conseil Européen, paraît prêt à céder, lui pour qui "la vague d’immigration est trop importante pour ne pas être stoppée." Un discours au plus haut des sphères politiques européennes, qui montre à quel point le vent tourne en Europe. Et en Allemagne, le mot "Réfugié" a été élu mot de l'année par la Sociéte pour la langue Allemande.

Symbolbild Vereinigtes Königreich Großbritannien und Nordirland / Europa
Un référendum sur le maintien de la Grande-Bretagne dans l'Union Européenne doit se tenir d'ici à la fin 2017Image : Reuters/N. Hall