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La crise politique perdure en Belgique

22 novembre 2011

Depuis les élections législatives de juin 2010, depuis 527 jours exactement, la Belgique est un pays sans gouvernement. La énième tentative pour former un cabinet de coalition a échoué.

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Elio Di RupoImage : AP

Les différends entre Wallons et Flamands, entre la gauche et la droite, restent apparemment insurmontables. Le socialiste francophone Elio di Rupo, Premier ministre pressenti qui avait été chargé de tenter de former un gouvernement viable, a présenté hier soir sa démission au roi.

Le roi Albert II a certes pris acte de la décision de M. Di Rupo, mais il a mis sa démission "en suspens". Dans un communiqué, le souverain lance un appel solennel à l’ensemble de la classe politique belge, soulignant que la situation est grave et que les échéances européennes nécessitent une résolution urgente de la crise politique. Le roi exhorte les six partis participant aux négociations - trois Flamands, trois Wallons - à "prendre un temps de réflexion" pour "mesurer les conséquences d'un échec" pour la Belgique et à "chercher activement une solution".

Belgien: Brüssel - Fassaden
Immeubles bourgeois de la fin du 19ème siècle dans le Quartier de l'Europe à BruxellesImage : picture-alliance/dpa

Les Belges, lassés des sempiternelles négociations politiques entre francophones et néerlandophones, entre conservateurs, libéraux et socialistes, sont quelque peu désabusés, si l’on en croit la presse du pays. Pourtant, ce feuilleton politique n’en est pas à son épilogue !

Une tâche colossale

En effet, face à la crise de la dette en Europe, et alors que la situation économique de la Belgique n’est pas la meilleure, les politiciens doivent trouver les moyens de débloquer la situation. La Commission européenne, qui siège dans la capitale belge, lance elle aussi des appels pressants à toute la classe politique, alors que face à une situation sociale qui se détériore, les syndicats ont appelé à de grandes manifestations contre l'austérité le 2 décembre.

Les négociations menées par Di Rupo visaient à définir les mesures à prendre pour ramener le déficit public sous la barre des 3% du PIB en 2012 au lieu des 4,6% prévus. Une tâche colossale : pour respecter les engagements budgétaires pris envers l'Union européenne, les négociateurs belges doivent trouver 11,3 milliards d'euros d'économies pour le budget 2012 et une vingtaine de milliards en tout d'ici à 2015.

Belgien in der Krise Werbeplakat Werbung für Wallonien Belgien
Affiche publicitaire pour la WallonieImage : DW/M.Zuvela

Di Rupo a donc jeté l’éponge après l’échec de ces négociations sur le budget, mais auparavant il avait réussi à initier d'importants accords sur les différends linguistiques entre Flamands néerlandophones et Wallons francophones. Cela est au moins un aspect positif, alors que certains prédisaient déjà la scission du pays, voire la disparition de la Belgique en tant qu’Etat.

Le roi des Belges Albert II recoit ce mardi les responsables des six partis impliqués pour tenter de débloquer la crise politique après la démission d'Elio Di Rupo. Dans l'attente d’une issue à cette crise, la plus longue de l'histoire de la Belgique, le pays reste administré par un cabinet chargé d'expédier seulement les affaires courantes.

Auteur : Philippe Pognan
Edition : Georges Ibrahim Tounkara