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La crise s'aggrave en Somalie

Aude Gensbittel27 décembre 2006

Les journaux allemands se penchent aujourd’hui sur le conflit en Somalie et l’implication de l’Ethiopie. Addis Abeba soutient le gouvernement de transition somalien dans sa lutte avec l’Union des Tribunaux islamiques qui contrôle une grande partie du pays depuis le mois de juin.

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Image : AP

Des extrémistes islamiques combattent le gouvernement de transition de la Somalie, écrit la Tageszeitung. Celle-ci s’est retrouvée dans une telle détresse qu’elle a dû appeler à l’aide l’Ethiopie voisine. Peut-on encore se demander qui sont les bons et les méchants ? Le reste du monde ne devrait-il pas se ranger lui aussi aux côtés du gouvernement somalien ? Eh bien non, il ne devrait pas le faire, mais au contraire considérer l’Ethiopie comme un agresseur. Parler de « gouvernement reconnu sur le plan international » n’a aucun sens. Une telle chose n’existe pas. Selon le droit international, seuls les Etats sont reconnus, pas les gouvernements. Et un gouvernement est légitimé par le fait qu’il dispose d’un minimum de pouvoir. Reconnu sur le plan international ne signifie rien d’autre que reconnu par les Etats-Unis. Ces derniers soutiennent le gouvernement de transition pour empêcher un triomphe des islamistes.

La Somalie a déjà subi beaucoup de choses, rappelle la Frankfurter Rundschau : les affrontements entre les deux fronts à l’époque de la Guerre Froide, quand la Corne de l’Afrique était une pomme de discorde entre Moscou et Washington. La lutte des clans et des seigneurs de guerre. Seize années de chaos dans un Etat non existant. Et maintenant la guerre déclarée par l’Ethiopie voisine aux islamistes. Une guerre dans laquelle beaucoup de parties sont impliquées – avec de l’argent, des armes, un soutien militaire. Il y a les Etats-Unis, qui voient Al-Qaida à l’œuvre dans ce conflit. A leurs côtés le premier ministre éthiopien Meles Zenawi, qui craint une propagation de la poussée islamiste dans « l’Ethiopie chrétienne ». Dans l’autre camp, non seulement l’Erythrée, ennemi héréditaire, mais aussi, selon un rapport de l’ONU, des armes et de l’argent fournis par Djibouti, l’Iran, la Syrie, la Libye, l’Egypte et l’Arabie Saoudite.

Au lieu d’isoler les islamistes, la communauté internationale devrait au plus vite exiger des parties combattantes qu’elles reviennent à la table des négociations, estime la Süddeutsche Zeitung. Les islamistes sont ancrés trop profondément dans le pays pour qu’il puisse encore y avoir une solution politique sans eux. Cela déplaît peut-être aux Etats-Unis, mais eux aussi devraient se résigner à cette idée. Autrement les hostilités risquent de se poursuivre pendant longtemps.