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La double nationalité en débat

Wolfgang Dick / Philippe Pognan15 juillet 2013

Tout étranger vivant en Allemagne et qui désire obtenir la citoyenneté allemande perd son passeport d'origine. Ainsi le veut la législation allemande. Théoriquement, du moins.

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Berlin: Ein deutscher und ein türkischer Paß - nur einen davon können in Deutschland geborene und lebende Türken beanspruchen. Bislang wird hier geborenen Ausländern die doppelte Staatsbürgerschaft verwehrt. Mit 18 Jahren müssen sie sich entscheiden, ob sie deutsche Staatsbürger werden wollen oder die Staatsbürgerschaft ihrer Eltern beantragen. Angesichts der in diesem Alter schwer abwägbaren Entscheidung fordern immer mehr Politiker in Deutschland, das Staatsbürgerrecht zu reformieren und eine doppelte Staatsbürgerschaft für in Deutschland geborene Ausländerkinder zu ermöglichen. Bisher scheiterten Anträge im Bundestag an der Unionsfraktion. (BER460-130198)
Deutschland Türkei Ruf nach doppelter Staatsbürgerschaft wird lauterImage : picture-alliance/dpa

En effet il existe des exceptions et parfois aussi des mesures contradictoires. Selon l'opposition sociale-démocate et verte, comme pour le partenaire de la coalition gouvernementale actuelle, le parti libéral FDP, une harmonisation, une simplification des règlements, devrait revenir sur l'agenda politique allemand après les élections législatives de septembre prochain en vue d'une reconnaissance officielle de la double nationalité.

Les "Gastarbeiter"

Jusqu'il y a quelques années encore, l'Allemagne ne se considérait pas elle-même comme un pays d'immigration. Cela bien que depuis les années 60, la République Fédérale ait attiré ceux qu'elle appelait les "Gastarbeiter", les "ouvriers invités".

En majorité des Turcs, mais aussi des Italiens ou des Yougoslaves. Les responsables politiques allemands pensaient que ces invités retourneraient un jour dans leur pays d'origine. Or la grande majorité est restée en Allemagne, leurs enfants et petits-enfants sont nés ici.

Aujourd'hui, malgré cet apport, les démographes affirment que l'Allemagne vieillit et - fait inquiétant - que les personnels qualifiés étrangers évitent l'Allemagne, lui préférant des pays plus accueillants, tels le Canada, l'Australie ou les Etats-Unis. Aussi Serkan Tören, député allemand d'origine turque du parti libéral FDP, plaide pour la double nationalité :

Der Tabakzüchter Mehmet Ali aus dem kleinen Dorf Bademli, 36 km von Izmir entfernt, fährt im Februar 1966 als letzter Mann seines Dorfes nach Deutschland, um dort zu arbeiten. Zurück lässt er seine 26jährige Ehefrau in einem nun männerlosen Dorf.
Les "Gastarbeiter", venus de Turquie, notamment, étaient appelés par l'industrie allemandeImage : picture alliance/Beynelmilel

« Quand on est en situation de concurrence avec de tels États pour attirer les meilleurs cerveaux, on doit prendre des mesures incitatives. Ainsi dans les pays classiques d'immigration, on peut obtenir la citoyenneté après peu de temps tout en gardant même sa nationalité d'origine. Si l'Allemagne n'agit pas pour se rendre attrayante pour les personnels qualifiés, elle en subira les conséquences... »

Jusqu'à ce jour, le gouvernement fédéral refuse le principe de la double nationalité. En l'an 2000 déjà, sociaux-démocrates et Verts avaient essayé de moderniser la législation sur le code de la nationalité datant de 1913.

La réforme proposée devait permettre aux étrangers d'obtenir plus facilement la nationalité allemande. Les nouveaux Allemands auraient aussi eu le droit de garder parallèlement leur passeport d'origine. Mais la Chambre haute du Parlement, dominée par les conservateurs, avait stoppé ce projet.

Imbroglio juridique

La situation juridique en Allemagne est compliquée. Les enfants d'immigrés nés en Allemagne ont ainsi jusqu'à l'âge de 18 ans deux passeports, mais ils doivent choisir l'une des deux nationalités entre leur 18ème et au plus tard leur 23ème anniversaire. Susanne Worbs, de l'Office Fédéral pour la Migrations et les Réfugiés :

Arbeiter aus Polen zimmern am Donnerstag (26.04.2012) in Frankfurt am Main auf der Baustelle für die neue Zentrale der Europäischen Zentralbank (EZB) ein Holzgestell. Bis Ende 2013 soll der spektakuläre Neubau an der denkmalgeschützten Großmarkthalle so gut wie fertig sein, der Einzug der EZB-Beschäftigten ist 2014 geplant. Foto: Frank Rumpenhorst dpa/lhe
Aujourd'hui encore, le bâtiment est un secteur où la main d'oeuvre immigrée est nombreuseImage : picture-alliance/dpa

« Il arrive que les jeunes concernés aient déjà opté pour le passeport allemand, mais n'ont pas prouvé à temps qu'ils ne sont plus, par exemple, citoyens turcs et dans ce cas là ils perdent alors la nationalité allemande à leur 23ème anniversaire. Cela veut dire qu'ils sont à nouveau considérés comme des étrangers. Il doivent ainsi faire la demande d'un permis de séjour pour l'Allemagne, ils n'ont plus le droit à un séjour illimité.»

De nombreux pays interdisent à leurs citoyens d'abandonner leur citoyenneté, c'est le cas notamment du Maroc, de la Syrie ou de l'Iran.

Droit du sol ou droit du sang ?

Aujourd'hui, seuls les immigrants issus de pays de l'UE peuvent détenir deux passeports. Une autre exception : le cas de 3 millions de citoyens de l'ex-Union soviétique et d'origine allemande même lointaine, et auxquels on a délivré un passeport allemand dès leur arrivée sur le sol allemand en vertu du "jus sanguini", le droit du sang. Le droit du sang est opposé au droit du sol, en vigueur par exemple aux Etats Unis où chaque nouveau né obtient automatiquement le droit à la citoyenneté américaine. Tous les autres immigrés en Allemagne doivent choisir : soit leur nationalité d'origine, soit la nationalité allemande.