La femme est l'avenir du SPD

Dans ce contexte, le déclin du parti die Linke intéresse beaucoup la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le désastre subi en Rhénanie du Nord-Westphalie illustre le désamour que subit la gauche radicale en Allemagne. Sous la direction de Sigmar Gabriel, le SPD a réussit à repousser les radicaux de gauche en marge de l'arène politique. L'avènement du parti des Pirates a subtilisé au parti die Linke son rôle de parti protestataire. Et ses luttes intestines, entre autres avec le courant issu de l'ex-RDA, ont fait le reste.

Après cette victoire, les sociaux-démocrates croient vraiment qu'ils vont conquérir la chancellerie à Berlin, analyse la Frankfurter Rundschau. Si la popularité dont jouit la chancelière est surtout due à son attitude dans la crise européenne, la Grèce cependant pourrait bien faire changer les choses et ternir ainsi la réputation d'Angela Merkel. Mais le risque est toutefois minime tant que le SPD n'alignera pas de challenger capable d'affronter la chancelière.

En effet, le SPD doit d'abord faire le ménage dans ses contradictions, explique la Süddeutsche Zeitung. Il reproche par exemple au gouvernement fédéral de tirer avantage de la politique de son prédécesseur (qui était, on le rappelle, la coalition entre sociaux-démocrates et Verts) sans assumer par contre la responsabilité de cette politique. Le SPD critique également la stratégie de la chancelière dans la crise européenne mais vote sans sourciller toute les initiatives d'Angela Merkel en la matière. Voyons maintenant comment le SPD va gérer l'éventuelle candidature de Hannelore Kraft à la chancellerie que tous les observateurs s'accordent à lui attribuer.

La politique suivie par Hannelore Kraft, à savoir investir dans la jeunesse, jouer sur la prévention et l'état social, a été couronnée de succès, même si ce sont là surtout des thèmes de femme pour le monde politique allemand, analyse die tageszeitung. Dans un univers toujours marqué par la gent masculine, comment se fait-il que réussisse une politique dite « de femme » ? C'est simple : le succès de la nouvelle héroïne du SPD succède à l'échec des hommes qui ont dirigé auparavant l'état le plus important et le plus peuplé d'Allemagne. Et puis, cette réussite démontre aussi que ce style de gouvernance est le plus efficace pour répondre aux crises, qu'il soit mené par des hommes ou par des femmes, conclut le quotidien de Berlin.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Yann Durand