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La fin de l'aventure

8 juillet 2010

Dominée, la Mannschaft s'est inclinée sur le plus petit des scores face à l'Espagne (1-0). Malgré la défaite, il faut rendre hommage à la jeune troupe de Joachim Löw, auteur d'un Mondial plus que satisfaisant.

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Image : AP

Il l'avait prédit. Paul, un poulpe vivant au Sea Life d'Oberhausen (Rhénanie du Nord-Westphalie), avait pronostiqué une victoire de l'Espagne face à l'Allemagne, et ce au plus grand dam des Allemands. Car jusqu'ici dans ce Mondial, Paul a effectué un parcours sans faute dans ses pronostics. Il restait pourtant un espoir: en 2008, Paul avait donné 4 résultats justes sur 5. Il ne s'était trompé que pour la finale, où il avait mis l'Allemagne gagnante face à…l'Espagne. C'est pourquoi on espérait qu'il se soit trompé une fois de plus.

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Paul le Poulpe, le mauvais présageImage : AP

La Roja était trop forte

Mais il n'en fut rien. Au-delà des prédictions du poulpe, force est de reconnaître que l'équipe d'Espagne était supérieure. En abandonnant le jeu aux Espagnols pour mieux les contrer, les Allemands avaient en quelque sorte creusé leur propre tombe. Car la Roja connaît ses gammes sur le bout des doigts, et, même si elle n'a pas toujours été flamboyante dans ce tournoi, elle a la capacité de vite retrouver son jeu. Puyol, Piqué, Busquets, Xavi, Iniesta: la moitié de l'équipe-type de l'entraîneur Vicente Del Bosque joue au FC Barcelone. De plus, les autres membres de l'équipe (Casillas, Capdevila, Sergio Ramos, Villa…) sont en sélection depuis un long moment. Résultat: les automatismes existent bel et bien dans cette équipe qui joue de la même façon depuis quelques années: récupération et conservation du ballon, enchaînement de passes courtes, à la recherche de la faille qui permettra d'ouvrir le score.

Une petite erreur, mais une conséquence fatale

Des failles, la Mannschaft n'en a pas eu beaucoup, hier soir. Dans le jeu du moins. Elle a défendu courageusement, sans précipitation, mais elle a été incapable d'exploiter ses possibilités de contre-attaque. Beaucoup diront que si Thomas Müller n'avait pas été suspendu, le résultat aurait été autre. A vrai dire, Müller ou pas, la Mannschaft aurait pu jouer jusqu'au petit matin sans pour autant trouver l'ouverture. Il s'agit là du même cas de figure qu'il y a quatre ans, en demi-finale de Coupe du Monde face à l'Italie. Tout comme la Squadra Azzura en 2006, la Roja était trop bien en place tactiquement, elle était très concentrée.

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Carles Puyol, auteur du coup de tête victorieuxImage : AP

La concentration, ou plutôt l'absence de concentration pendant quelques instants, là est l'erreur fatale commise par les Allemands. A la 72e minute, le corner de Xavi trouve Carles Puyol, qui, libre de tout marquage, catapulte le ballon de la tête dans les filets de Manuel Neuer:1-0. Khedira était au marquage de Piqué, mais personne ne s'occupait de Puyol, dont le jeu aérien est pourtant connu de tous. Une erreur de ce type à ce stade de la compétition a souvent des conséquences désastreuses. L'Allemagne reste pour le deuxième fois de suite aux portes de la finale.

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Bastian Schweinsteiger n'a rien pu faire face aux Espagnols.Image : AP

Et maintenant ?

Que peuvent faire à présent les supporters de l'équipe d'Allemagne? Blâmer Mesut Özil, peu inspiré hier soir ? Discuter le dernier choix tactique de Löw, à savoir l'entrée de Mario Gomez, l'attaquant bavarois si peu en vue cette saison ? Non. Personne n'est à blâmer dans cette équipe. Les Allemands ont gagné tous ensemble, et dans la défaite, inutile de chercher des responsables. La défaite a été collective, un point c'est tout. Il faut tout simplement dire un grand « Merci » à cette jeune Mannschaft, merci à Joachim Löw de nous avoir proposé un jeu aussi flamboyant, très agréable à regarder, de nous avoir procuré tout ce plaisir lors d'un Mondial où le spectacle n'a pas toujours été au rendez-vous. Un Mondial qui n'est d'ailleurs pas terminé pour la Mannschaft puisqu'elle affronte l'Uruguay samedi soir dans le match pour la 3e place. Au-delà du podium, il existe un autre défi à relever: faire en sorte que Miroslav Klose marque un doublé et devienne ainsi le meilleur buteur de l'Histoire de la Coupe du Monde.

Auteur : Ali Farhat
Edition : Yann Durand