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La fin du biocarburant

Lascombes, Christophe3 avril 2008

La presse allemande de ce matin revient sur le somet de l'OTAN à Bucarest et surtout, sur la fin du projet de Berlin d'augmenter la proportion de bio-éthanol dans l'essence pour contribuer à sauver le climat de la Terre.

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« Grâce » aux automobilistes allemands, le projet de « carburant vert » n'est plus à l'ordre du jour en Allemagne...Image : AP

Pourquoi l'Otan tape-t-il dans la fourmilière, alors qu'il pourrait éviter le problème ? s'interroge la Thüringer Allgemeine. L'Afghanistan est un problème suffisant pour ne pas en rajouter avec l'Ukraine et la Géorgie. Bush cherche-t-il ainsi à imposer une dernière marque positive à un bilan de politique étrangère dépourvu de tout attrait ?

Bien sûr, les craintes vis-à-vis de la Russie jouent un rôle non négligeable dans le désir de Kiev et de Tiflis d'adhérer à l'OTAN reprend par exemple la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais si l'Alliance veut s'ouvrir parce qu'elle est persuadée que son élargissement apporte stabilité et sécurité, elle ne peut pas simultanément accorder un droit de veto à un tiers, même s'il s'appelle Moscou. Le quotidien revient aussi dans ses colonnes sur l'abandon du projet du ministre allemand de l'environnement d'accroître la proportion de carburant bio dans le super à la pompe.

Et die Welt d'ironiser : ce dossier avait tout de la chronique d'un succès assuré pour Sigmar Gabriel. Ecologie et mobilité, bonne consience et liberté automobile, l'éternelle contradiction semblait définitivement rangée aux oubliettes. Et, cerise sur le gâteau, l'essence renouvelable allait faire carburer la carrière du ministre.

Le titre cinglant de la Tageszeitung, « Merci l'ADAC ! » adressé au plus grand club d'automobilistes d'Allemagne, est lui aussi sans équivoque. Qui aurait cru que le lobby des automobilistes ferait plier le ministre ? Depuis des mois, les écologistes battent campagne en vain contre le biocarburant. Mais quand trois millions d'automobilistes protestent parce que leurs anciens véhicules ne supporteraient pas ce nouveau carburant, le projet est remisé aux oubliettes. Si le résultat est bon, ses causes le sont beaucoup moins.

La Süddeutsche Zeitung enfonce le clou et explique que c'est la politique allemande actuelle qui a le plus contribué à démythifier le biocarburant. L'absence de chiffres fiables sur le nombre exact de véhicules qui auraient des problèmes démontre un bel amateurisme pour ce ministère qui se veut si dynamique. C'est le deuxième échec retentissant après l'affaire des filtres anti-particules inefficaces montés sur les véhicules diesel. Ce ministère est-il vraiment incapable ou bien le gouvernement allemand, avide de créer un superbe label écolo, est-il passé outre ? En tout cas, ceci n'est pas une politique environnementale digne de ce nom.