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La force du G5 Sahel bientôt opérationnelle

2 novembre 2017

La mise en place de la force conjointe du G5 Sahel a été l’objet d’une réunion du Conseil de sécurité lundi dernier à New York. La force anti-jihadiste peine à mobiliser les fonds nécessaires pour son fonctionnement.

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Mali Armee
Image : Getty Images/AFP

La force du G 5 Sahel, bientôt opérationnel - MP3-Stereo

Les Etats-Unis se sont engagés à contribuer à hauteur de 60 millions de dollars pour soutenir la mise en place de cette force dont les opérations devraient être lancées au début de l'année 2018. L’annonce a été faite par le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, à quelques heures de la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU.  Cette aide des Etats-Unis devra prendre la forme d'une assistance bilatérale aux pays du G5. 

Devant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a affirmé que "les groupes terroristes au Sahel représentent aujourd'hui une menace globale, à la fois pour la stabilité de la région mais aussi pour la sécurité internationale (...). La Force conjointe du G5 Sahel, c'est la bonne réponse à ce défi."

Jean-Yves Le Drian, le Ministre  français de l'Europe et des Affaires étrangères a plaidé cette semaine à New-York pour le financement de la force du G 5 Sahel.
Jean-Yves Le Drian, le Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères a plaidé cette semaine à New-York pour le financement de la force du G 5 Sahel.Image : Reuters/Stringer

Pour sa part, Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, a demandé un "soutien multilatéral, y compris à travers les Nations unies", afin, a-t-il dit, "de garantir la prévisibilité et la pérennité des ressources ainsi que le soutien opérationnel à la force conjointe".

Aussi, d'ici mars 2018, cette force devrait-elle atteindre sa pleine capacité de 5.000 hommes. Ceux-ci seront répartis en sept bataillons: deux pour le Mali et le Niger, et un pour le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie, avec pour centre de commandement généra, la ville de Sévaré, dans le centre du Mali.  Pour Mamane Seidou, point focal du G5 Sahel-Niger, "il  y a le fuseau est, qui concerne la frontière Niger-Tchad. Il y a le fuseau centre, qui concerne le Mali, le Niger et le Burkina. De l'autre côté, vous avez le fuseau ouest, qui concerne le mali et la Mauritanie, qui concerne donc la frontière mauritano-malienne. C'est ainsi que le dispositif fonctionne, et tous les pays feront en sorte que leurs forces soient déployées dans ce cadre-là", a-t-il expliqué à la Deutsche Welle.

La force du G5 Sahel aura pour objectif  "de reconquérir les zones frontalières, avec les populations" pour desserrer l'emprise que les jihadistes exercent sur elles, a indiqué à nos confrères de l’AFP le général Didier Dacko, commandant de cette force qui viendra en appui aux efforts déjà consentis par la Minusma, la Mission de l'ONU au Mali et par l'opération française Barkhane, dans la traque des jihadistes qui écument des pans entiers de territoires du Mali.

Face à ce péril jihadjiste, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a proposé mi-octobre quatre options pour soutenir la force du G5 Sahel.     

G5 Sahel, un rempart contre le terrorisme ?     
A cette interrogation,  l’ancien ministre malien et président du Forum social de Bamako,  Issa N'Diaye, répond par la négative. Pour lui, "l'expérience a montré depuis l'Afghanistan et sur les autres fronts que l'option militaire n'est pas la solution. Il faudrait essayer d'examiner les racines économiques du jihadjisme et du terrorisme. Qu'est-ce qui fait que les jeunes basculent sans cesse dans ces logiques-là, et pourquoi ces logiques-là ont tendance à s'étendre d'un point de vue spatial et géographique. A mon avis, la réponse n'est pas militaire, mais elle est plutôt économique."

Les rebelles Touargeg contrôlent toujours une bonne partie du territoire du mali, permettant ainsi au djihadistes de s’y incruster.
Les rebelles touaregs contrôlent toujours une bonne partie du territoire du MaliImage : picture-alliance/AP Photo//Rebecca Blackwell

Le budget de fonctionnement de la force du G5 Sahel est estimé à 423 millions d'euros pour sa première année. La France a suggéré sa révision, en le ramenant  à 250 millions d'euros. Les cinq pays de la bande sahélo-saharienne à l’origine de la mise en place du G5 Sahel, Mali, Niger, Mauritanie, Burkina Faso et Tchad, se sont engagés à verser chacun 10 millions d’euros. L’Union Européenne a quant à elle promis de débourser 50 millions et la France 8 millions. Soit, un total de 108 millions d'euros.  C’est pour lever ces fonds, que Bruxelles, la capitale belge, va abriter, mi-décembre, une conférence des bailleurs.

 

Photo de Eric Topona Mocnga
Eric Topona Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleETopona