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La France sur écoute

Philippe Pognan25 juin 2015

Le président Francois Hollande a réuni en urgence le Conseil National de Défense, l'ambassadrice des Etats-Unis à Paris a été convoquée au Quai d'Orsay.

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Trois présidents très "écoutés": Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et Francois Hollande.Image : picture-alliance/dpa

Une affaire largement commentée par les journaux allemands. Trois présidents français, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande ont été mis sur écoute par les services de renseignement américains entre 2006 et 2012. Le président Hollande a qualifié d'inacceptable l'espionnage de la NSA en France. Selon le quotidien Thüringische Landeszeitung, " Il est à peine imaginable qu'en France, on ait cru sérieusement être à l‘abri de l'espionnage américain. Ce que l'on peut imaginer par contre, c'est que c‘est le contexte dans lequel ces révélations ont été faites qui a provoqué la colère du président français. Car François Hollande vient lui-même de faire adopter par l'Assemblée Nationale une loi sur le renseignement qui permet d'espionner massivement tous ses concitoyens…"

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Le président Hollande discute de l'affaire NSA avec ses ministresImage : Reuters/C. Platiau

Le Tagesspiegel de Berlin évoque aussi cette loi contestée et n'épargne pas ses critiques : " Le président français ordonne en urgence une réunion de crise du Conseil de Défense, comme si la sécurité nationale était menacée. Quelle hypocrisie!, s'exclame le journal, pour un homme qui dispose lui-même d'un des plus gros services d'espionnage au monde et qui a présenté à l'Assemblée Nationale une loi qui élargit encore les compétences des services secrets, avec mise sur écoute, contrôle de l'Internet et enregistrement sur une période de 4 ans des données de télécommunication! "

Le journal Die Welt qualifie lui aussi „d'hypocrite“ l'indignation démontrée à Paris, mais pour une autre raison: "On utilise les renseignements fournis par les services secrets américains pour arrêter des terroristes islamistes. Mais on crie haro sur la baudet si la NSA ne se conduit pas comme on l'attend d'elle!"critique l‘éditorialiste.

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La DGSE n'est pas moins active que son homologue américaine NSAImage : picture-alliance/dpa


Autre thème : La Hongrie et le droit d'asile…

La Hongrie a suspendu le règlement dit "Dublin III", qui stipule qu'une demande d'asile doit être examinée par le premier pays européen dans lequel la personne est arrivée. Budapest dit ne plus pouvoir accueillir plus de réfugiés et n'acceptera plus qu'ils soient renvoyés sur son territoire. La Frankfurter Allgemeine Zeitung fait remarquer que : "la Hongrie aurait un gros problème, si l'Allemagne, l'Autriche et la Suède faisaient ce que selon l'accord de Dublin III, ils seraient en droit de faire : renvoyer en Hongrie tous les réfugiés qui ont été enregistrés en premier dans ce pays comme demandeurs d'asile. Rien que cette année la Hongrie aurait dû alors accueillir 60.000 réfugiés supplémentaires. Tandis qu'au sein de l'Union européenne on discute depuis longtemps déjà de la situation dans les pays méditerranéens, où les bateaux de réfugiés accostent, personne, en dehors de la Hongrie semble avoir réalisé que ce pays- en relation avec le nombre de ses habitants – est confronté à de plus gros problèmes encore que par exemple l'Italie. La FAZ conclut qu‘ il est donc „légitime que le gouvernement hongrois veuille attirer l'attention de l'Europe sur cette situation."

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Surveillance à la frontière serbo-hongroiseImage : picture-alliance/dpa/S. Koszticsak
Serbien Ungarn Syrische Flüchtlinge nah der Grenze
Réfugiés syriens en Serbie près de la frontière hongroiseImage : picture-alliance/epa/E. Molnar

"Une initiative populiste unilatérale qui alimente la xénophobie ", estime pour sa part le quotidien Rhein-Neckar Zeitung de Heidelberg. "Et si l'Union européenne ne se désintègre pas à cause la question des réfugiés, alors il faut absolument empêcher à l'avenir de telles initiatives ! "