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La Grèce parie sur l'austérité et risque l'explosion sociale

3 mars 2010

Le gouvernement grec a annoncé de nouvelles économies pour un montant de 4,8 milliards d'euros. L'intention est de rassurer ses partenaires européens mais les syndicats prédisent une explosion sociale

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Pièce d'un euro grecque : l'Allemagne redoute que la crise grecque ne fasse chuter la monnaie européenne
Pièce d'un euro grecque : l'Allemagne redoute que la crise grecque ne fasse chuter la monnaie européenneImage : picture alliance/dpa

Das cette tragédie grecque, le paradoxe c'est que le gouvernement demande à ses concitoyens de payer pour les dettes qu'il a faites, notamment pour venir au secours des établissements financiers. La Grèce avait déjà annoncé une série de mesures qui prévoyait le gel des salaires des fonctionnaires et les hausses des taxes sur les carburants. Et hier le gouvernement grec a annoncé une nouvelle série de mesures qui devraient permettre d’économiser 4,8 milliards d'euros. Avec notamment une hausse de deux points de pourcentage de la TVA et une baisse d'un tiers des primes dans le secteur public.

Autant dire que ce sont les citoyens grecs à qui on demande aujourd'hui de payer la facture pour les errements politiques du passé. Et l'ADEDY, le principal syndicat du secteur public en Grèce, a évoqué le risque d'une "explosion sociale" dans le pays.

Faire ses devoirs

Pourquoi aller ausi vite? Tout simplement parce que les partenaires européens mettent la pression sur le gouvernement grec : ils exigent des garanties avant de finalement lui venir en aide. Athènes doit en effet prouver sa capacité à réduire de quatre points de pourcentage son déficit budgétaire d'ici la fin de l'année. "La suite est claire. Au sein de la zone euro c'est d'abord la responsabilité des états qui est engagée", a déclaré le commissaire allemand à l'énergie, Günther Oettinger. "C'est pourquoi la Grèce doit d'abord fare ses devoirs comme cela a été annoncé et promis. C'est-à-dire réduire les dépenses publiques et augmenter les rentrées fiscales. Ensuite nous verrons. Ce qui sera décidé reste ouvert mais pour l'instant ce n'est pas à l'Allemagne d'agir mais à la Grèce."

L'Allemagne va-t-elle payer?

Günther Oettinger est commissaire à l'énergie ce qui n'a donc rien à voir. Mais il est allemand et à ce titre son avis est révélateur car c'est justement l'Allemagne qui, en tant que première puissance économique du continent, sera amené à venir en aide à la Grèce.

La France aussi d'ailleurs. Cette aide pourrait prendre la forme d'achats par l'Allemagne et la France de près de 30 milliards d'euros d'obligations. Ce qui permettrait au moins de couvrir l'échéance du mois de mai.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Elisabeth Cadot