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La grippe aviaire

Christophe LASCOMBES6 avril 2006

La nouvelle est tombée hier : pour la première fois en Allemagne, la souche H5N1, mortelle pour l’Homme, du virus de la grippe aviaire, vient d’être localisée dans un élevage avicole industriel. La presse allemande, il fallait s’y attendre, s’est immédiatement emparé du sujet.

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"Risque d'épidémie" dit ce panneau apposé en Saxe sur le périmètre de sécurité de 3 km qui isole le premier élevage allemand contaminé par le H5N1.
"Risque d'épidémie" dit ce panneau apposé en Saxe sur le périmètre de sécurité de 3 km qui isole le premier élevage allemand contaminé par le H5N1.Image : AP

Effectivement, et le ténor des commentaires évoque les conséquences à craindre. Tout d’abord des conséquences économiques souligne la Tageszeitung avec ce titre évocateur : une question existentielle pour le secteur. Pour l’expert interrogé par le quotidien, la souche H5N1 ne devrait pas tarder à contaminer d’autres sites de production, malgré l’abattage de masse et les mesures de prévention prises.

Cependant, avec cette découverte, avertit die Welt, l’Allemagne a un problème de plus : comment trouver la réponse à la question suivante : comment diable les dindons ont-ils pu être contaminés alors qu’ils étaient confinés dans leur poulailler ? Seule une coopération internationale pourra apporter une réponse à ce mystère.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung ébauche une esquisse de réponse : la dérogation accordée à l’entreprise avicole pour permettre à ses oies de sortir, tout en laissant les dindons à l’intérieur, est peut-être la clé du mystère. Il va falloir maintenant s’interroger sur les critères de délivrance de ce type de dérogation.

Qui pouvait sérieusement croire que la grippe aviaire n’allait toucher que le gibier à plumes et épargner les entreprises avicoles allemandes ? ironise la Frankfurter Rundschau à l’adresse de tous ceux qui s’étonnent de cette évolution. Si la situation est grave pour l’entreprise, dangereuse pour le personnel de la ferme avicole et mortelle pour le cheptel contaminé, il ne s’agit pas tout de même pas de la catastrophe annoncée par les autorités. Pour l’instant, aucune preuve n’existe que le H5N1 soit transmissible de l’Homme à l’Homme.

Pas de pessimisme, lance la Süddeutsche Zeitung en titrant : « Le cauchemar récurrent ». Si la grippe aviaire ne cesse de gagner du terrain et son spectre de victimes, le risque pour l’Homme n’a pas fondamentalement changé et ne s’est pas aggravé. Jusqu’à présent, il n’existe encore aucun cas de contamination humaine par ingestion de viande de volaille ou d’œufs. Toutes les nouvelles catastrophiques en provenance de Saxe n’y pourront rien changer : la grippe aviaire est et reste une maladie animale, conclut le quotidien.