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"La fin d'un rêve européen"

Philippe Pognan26 janvier 2016

Lors de la rencontre des ministres de l'Intérieur des 28 pays de l'Union européenne lundi à Amsterdam, la Grèce a été soumise à de fortes pressions de la part de ses partenaires européens.

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Deutschland Grenzkontrollen an der Grenze zu Österreich
Image : Getty Images/AFP/G. Schiffmann

Plusieurs pays de l'Union européenne exigent que la Grèce contrôle mieux sa frontière avec la Turquie, devenue la principale porte d'entrée des migrants dans l'Union européenne et dans l'espace Schengen de libre circulation.

Dänemark Passkontrolle Grenze
Un policier danois contrôle les passeports des passagers dans un train en provenance d'AllemagneImage : S. Gallup/Getty Images

Le ministre allemand de l'Intérieur a été l'un de ceux qui ont menacé la Grèce d'exclusion de l'espace Schengen pour une durée indéterminée, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Ce faisant, Thomas de Maizière suit la logique de la politique de la chancelière. Angela Merkel ne se lasse pas de dire que l'espace de libre circulation entre les différents pays membres sera la première victime de la crise migratoire, si l'on ne sécurise pas rapidement les frontières extérieures de l'Union européenne. Mais, souligne le quotidien de Francfort, outre le fait qu'une telle exclusion n'est pas si simple, une politique qui ferait sombrer la Grèce dans le chaos serait irresponsable…"

EU Passkontrollen Grenze in Straßburg
Contrôles à la frontière franco-allemande à StrasbourgImage : Reuters/V. Kessler

"Athènes ne songe pas à résilier son adhésion à l'espace Schengen dont ne peut d'ailleurs exclure aucun membre, relève pour sa part le quotidien Badische Zeitung. C'est pourquoi on continue de faire du bricolage. Au lieu d'améliorer ensemble la protection des frontières extérieures, chaque pays construit ses propres petites barrières. Pour les migrants et réfugiés, cela signifie une course d'obstacles éprouvante et humiliante... Et pour nous Européens, la fin d'un rêve…", conclut le quotidien de Fribourg.


En Allemagne, un parti a le vent en poupe: l'AfD

Le parti populiste "AfD", "Alternative für Deutschland", (Alternative pour l'Allemagne), radicalement opposé à la politique migratoire de la chancelière Angela Merkel, est à ce jour la troisième force politique du pays. Selon les derniers sondages, l'AfD est crédité de 13% d'intentions de vote en cas d'élections législatives...

L'alliance conservatrice CDU/ CSU d'Angela Merkel, obtiendrait 32,5% et les sociaux-démocrates du SPD, partenaires de la chancelière dans la coalition au pouvoir, 23%. L'AfD devance tous les autres partis, Verts, Die Linke (le parti de gauche) ou le parti libéral FDP. La taz, die tageszeitung estime "que cette montée de l'AfD est directement liée à la crise migratoire et que les violences contre des femmes perpétrées par des groupes de jeunes migrants la nuit de la Saint Sylvestre à Cologne ont été l'étincelle qui a allumé le feu. Ne serait-il pas compréhensible, écrit la taz, qu'après ces agressions massives cette nuit-là, que les femmes se défendent et votent pour ceux qui promettent des solutions rapides? Pourtant, constate le journal, selon les sondages, pas plus de 2% de femmes votent pour l'AfD. Le quotidien de Berlin en conclut que l'AfD n'est en fait que le porte-voix d'hommes qui, de manière archaïque, se considèrent comme les protecteurs de leur horde !"

Afd Bundesparteitag in Hannover Frauke Petry
Frauke Petry, présidente de l'AfD lors du congrès du parti à Hanovre en novembre dernierImage : picture-alliance/dpa/S. Pförtner