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La Ligue du Nord fait de l'ombre à Berlusconi

30 mars 2010

La droite a fait un rebond dans les urnes à l'occasion des élections régionales en Italie. Mais Sylvio Berlusconi va devoir récompenser l'extrême-droite qui lui a permis de remporter quatre nouvelles régions

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Le Premier ministre italien Sylvio Berlusconi à la sortie de l'isoloir dimanche dernier
Le Premier ministre italien Sylvio Berlusconi à la sortie de l'isoloir dimanche dernierImage : picture alliance / dpa

Il est des victoires dont on ne sait si elles sont globalement positives ou négatives. Dans l'immédiat, le porte-parole du gouvernement italien a bien sûr qualifié de "succès" les performances de la droite italienne. Celle-ci a remporté six régions sur les treize dans lesquelles ont eu lieues dimanche et lundi les élections régionales.

La gauche conserve sept régions mais elle en perd quatre par rapport au dernier scrutin de 2005. Surtout, sur ces quatre régions qui ont basculé à droite, deux - le Piémont et la Vénétie - ont été remportés par le parti d'extrême-droite de la Ligue du nord. Un parti qui tient ouvertement des propos xénophobes et anti-musulmans.

Fracture Nord-Sud

Le Piémont (Turin) et la Vénétie (Venise) sont deux régions situées au nord du pays. Ce n'est pas un hasard puisque l'Italie septentrionale est depuis des années un bastion de la Ligue du nord. C'est dans cette région que des municipalités offrent par exemple un chèque de 500 euros pour inciter les immigrés à rentrer chez eux.

Le Nord est incontestablement un bastion très à droite et il y a une véritable arrogance, un racisme parfois, des habitants du nord du pays, globalement assez riche, vis-à-vis des régions du sud beaucoup plus pauvres. Mais outre que cette fracture n'est pas nouvelle en Italie, il faut aussi la compenser par le fait que la droite a remporté dimanche deux régions du sud : la Campanie et la Calabre. La Calabre où des milliers d'immigrés d'origine africaine ont manifesté contre le racisme en janvier dernier.

Milan en cadeau

Sylvio Berlusconi va devoir désormais cohabiter avec un allié, la Ligue du Nord, qui sort donc renforcée de ces élections. Le parti d'extrême-droite va très vraisemblablement demander une récompense car sans elle, ce rebond dans les urnes n'aurait jamais été possible.

Ceci risque de coûter cher à Sylvio Berlusconi car la Ligue du Nord pourrait réclamer un ministère de plus dans le gouvernement. Elle en possède déjà trois. Enfin, la Ligue du Nord pourrait aussi réclamer une mairie et non des moindres puisqu'elle rêve de gérer Milan, la capitale économique de l'Italie et la ville où Sylvio Berlusconi a bâti son empire.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Audrey Parmentier