"La loi et la morale, deux choses différentes"

"La loi et la morale sont deux choses différentes. Parfois, une conduite immorale est aussi illégale, mais ce n'est pas forcément toujours le cas", relève la taz, die tageszeitung. Ce que David Cameron a fait était peut-être légal, mais pas correct pour un Premier ministre. Et il le savait lui-même, c'est pourquoi il a louvoyé et tergiversé quatre jours durant avant de mettre finalement les cartes sur la table. En tant que contribuable, David Cameron est innocent, conclut le quotidien de Berlin. Mais il est coupable en tant que Premier ministre et législateur! "

Pour la Süddeutsche Zeitung : "Il n'y a jamais de moment propice pour un scandale, mais cette affaire de paradis fiscal à laquelle est mêlé David Cameron, arrive à un moment très embarrassant pour l'Europe. Car dans un peu plus de deux mois, les Britanniques voteront dans un référendum pour le maintien ou la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, le Brexit… Or, les problèmes de Cameron et la confiance qu'il a perdue dans l'opinion publique renforcent la probabilité d'un Brexit , d'une sortie de l'UE, estime l'éditorialiste. Non, le Premier ministre ne devra pas démissionner à cause de ses hésitations à révéler la vérité sur ses revenus offshore. Mais sa politique de communication a été catastrophique, parce qu'il a d'abord tu la vérité. C'est une chose non seulement honteuse, mais qui porte aussi gravement atteinte à son image et qui ruine la confiance placée en lui. Or, la plus importante valeur dans la démocratie est justement la confiance! souligne le quotidien de Munich qui conclut :Là, Cameron a nettement perdu ! "

Autre thème : L'Ukraine après l'annonce dimanche de la démission du Premier ministre, Arseni Iatseniouk …

"La crise politique qui paralysait le travail du gouvernement de Kiev semblait interminable, écrit la FAZ, la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Depuis deux mois, l'élite politique était principalement occupée à se confronter dans des rivalités ineptes – celà à un moment où le pays se trouve dans une situation économique catastrophique, où les réseaux corrompus de l'ancien régime agissent de manière de plus en plus impudente, où l'Est de l'Ukraine est toujours sous contrôle des séparatistes pro-russes, et où les alliés occidentaux montrent de plus en plus ouvertement qu'ils perdent patience vis-à-vis de Kiev…

Quelles que soient les raisons qui ont poussé Arseni Iatseniouk à démissionner, son départ met fin à un état de choses intenable, estime l'éditorialiste qui conclut : Iatseniouk a réussi un départ digne de sa performance en tant que chef de gouvernement : bien des critiques sont fondées, mais il s'en est bien sorti …"