La loi sur l'immigration provoque une crise au sein du gouvernement allemand

Bien sûr l’opposition est elle aussi responsable du blocage de la situation, écrit die Welt, car elle a toujours imposé de nouveaux aspects sécuritaires. Mais ce sont les Verts qui décrochent le pompon : pendant des semaines ils ont systématiquement dénigré la loi sur l’immigration, malgré les progrès indéniables qu’elle apporterait. Et maintenant ils deviennent irrationnels et menacent la base de leur propre coalition. Les Verts ne sont à présent plus crédibles comme partenaires de négociation capables de faire des compromis. Bien entendu, poursuit le journal conservateur de Berlin, ni Otto Schily ni le chancelier ne laisseront la coalition éclater à cause d’un veto des Verts. Cela ne rendrait pas service au pays, qui a besoin d’une réglementation de son immigration.

Pour la Frankfurter Rundschau, les négociations sur la loi sur l’immigration comportaient du point de vue des Verts beaucoup trop d’exigences tout à fait inacceptables. Les sociaux-démocrates auraient dû le savoir et se douter que les Verts allaient tirer le signal d’alarme. Le fait que le chef du SPD et le ministre de l’intérieur soient surpris, poursuit le quotidien de Francfort, montre à quel point ils connaissent mal leur partenaire de coalition et qu’ils ne se rendaient pas compte que les Verts prennent la loi sur l’immigration vraiment très au sérieux.

Les Verts ont fait preuve de courage, écrit la Tageszeitung de Berlin. Le débat sur la loi d’immigration a duré quatre ans, a provoqué des querelles sans fin et les négociations infructueuses entre opposition et gouvernement ont détruit toute chance pour cette nouvelle loi de recevoir un jour un accueil favorable. Le partenaire de coalition minoritaire a maintenant tiré le signal d’alarme, poursuit le journal alternatif de gauche. Le retrait des Verts des négociations mérite du respect. Il empêche une loi qui, si elle entrait en vigueur, ferait plus de dégâts qu’elle ne serait utile. Reprocher aux Verts d’avoir refusé de faire des compromis est injustifié. Il faut rappeler que le SPD et les Verts avaient à l’origine défini trois buts ensemble : une meilleure intégration, une réglementation moderne de l’immigration des travailleurs et un droit d’asile plus humain. Seulement voilà, conclut le journal, dans la négociation avec l’opposition aucun de ces buts n’a pu être atteint.