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La malnutrition fait des ravages au Nigeria

18 mai 2017

L'UNICEF estime qu'il faudrait réunir 85,5 millions de dollars pour venir en aide aux enfants qui souffrent de la faim dans le nord-est du pays.

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NIGERIA Hunger und Mangelernährung
Image : Getty Images/AFP/F. Plaucheur

Dans l'état de Borno, dans le nord-est du Nigeria, les autorités ont décrété la malnutrition comme priorité. L'UNICEF estime qu'il faut 85,5 millions de dollars pour venir en aide d'urgence aux enfants qui ont faim. Les violences de la secte Boko Haram ont jeté des dizaines de milliers de personnes sur les routes. Certains déplacés ont trouvé refuge dans la capitale régionale, Maiduguri, d'autres ont dû fuir plus loin. Et les enfants sont particulièrement vulnérables.

A Maiduguri et dans les environs, des centaines de milliers d'enfants n'ont pas assez à manger. Une situation comparable à celle qui prévaut en Somalie ou au Soudan du Sud, d'après l'UNICEF. Yagana Musa est la mère d'une petite fille sous-nutrie. Elles vivent dans le camp de déplacés de Fariya.Yagana témoigne: « Nos enfants sont gravement malades, faute de nourriture et de soins médicaux. Mon bébé ne peut pas marcher, ne peut plus s'asseoir depuis un mois. Je ne sais pas quoi faire. Nous ne mangeons qu'une fois par jour, nous avons besoin d'aide. »
 

Symbolbild Nigeria Bama Flüchtlinge
Image : picture-alliance/AP Photo/J. Ola

Une bombe à retardement
 

Les ONG ne peuvent aider qu'un enfant sur cinq qui souffre de la faim. Elles craignent que le nombre de morts augmente si rien n'est fait sur la nourriture, les soins de base et secondaires, l'assainissement, l'eau potable.

Plus de 52 000 orphelins sont recensés officiellement dans la zone, mais les enfants qui ont perdu leurs parents pourraient être deux fois plus nombreux en réalité.

Des enfants traumatisés, violentés, qui ne vont plus à l'école et qui manquent de tout, c'est une bombe à retardement, s'alarme de son côté le gouverneur de l'Etat de Borno, Kashim Shettima.

Retrouver le chemin de l'école serait un pas supplémentaire pour garantir un avenir à ces enfants. A Maiduguri, les établissements scolaires n'ont rouvert que fin 2016 officiellement, après deux ans de fermeture. Mais pour beaucoup, cela ne suffira pas à trouver leur place dans la société, après les traumatismes qu'ils ont vécus et le rejet dont ils font parfois l'objet au sein des communautés.

Dans les zones reconquises par l'armée nigériane, les autorités prévoient la construction d'une vingtaine d'écoles et d'orphelinats pour accueillir 8000 enfants.

Le gouvernement régional attend toujours les subsides promis par l'Etat fédéral et les donateurs internationaux, peu enclins à honorer leurs promesses pour une crise qui ne fait pas la une des médias.