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La Monusco toujours offensive

Carole Assignon20 mai 2014

Les casques bleus de l'ONU n'ont que faiblement recours à la force pour remplir leur mission de protection des civils. C'est ce qui ressort entre autres d'un rapport interne aux Nations unies.

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La mission de l'ONU est présente depuis une dizaine d'années en République Démocratique du Congo
La mission de l'ONU est présente depuis une dizaine d'années en République Démocratique du CongoImage : Junior D. Kannah/AFP/Getty Images

Présenté récemment à un comité de l'Assemblée générale de l'ONU chargé de superviser le budget de l'organisation, le rapport se base sur huit missions de maintien de la paix dont Haïti, le Darfour, le Soudan du Sud ou encore la République Démocratique du Congo. Dans ce dernier pays, la Monusco est la plus grosse opération de maintien de la paix de l'ONU au monde.

De la Monuc à la Monusco

Lancée il y a une dizaine d'années, d'abord sous le nom de Monuc, la Monusco est présente en RDC avec quelque 18 500 hommes et un budget annuel de 1,5 milliard de dollars. Avec l'entrée en action d'une brigade d'intervention rapide dotée d'un mandat plus robuste, des succès comme la capitulation du M23 ont été enregistrés. Mais à ce jour les résultats pour venir à bout des groupes rebelles et ramener la paix dans l'est du pays restent assez faibles. Des violences sont toujours signalées notamment envers les femmes. Eudoxie Ndiavaké, responsable au Nord-Kivu de la marche mondiale des femmes.

« Il y a encore des ADF-Nalu, il y a encore des FDLR, ils sont en train de tracasser les populations. La Monusco essaie de protéger les femmes, mais il faudrait que la guerre prenne fin pour que les FARDC ou la police puissent protéger la population. »

Martin Kobler, chef de la Monusco, avec des ex-rebelles dans le Nord-Kivu en décembre 2013
Martin Kobler, chef de la Monusco, avec des ex-rebelles dans le Nord-Kivu en décembre 2013Image : DW/D. Köpp

Un mandat offensif

En attendant cette protection nationale exclusive, il ressort du rapport interne de l'ONU que la crainte de poursuites pousse souvent les casques bleus à éviter de faire usage de la force même dans des situations où ce serait nécessaire. De plus les soldats onusiens seraient souvent mal équipés et trop peu nombreux face aux assaillants. Pour Martin Kobler, le chef de la Monusco, les choses ont néanmoins évolué:

« C'était le cas auparavant peut être, maintenant on opère conjointement avec l'armée congolaise. Nous sommes dans une situation spéciale parce qu'on a la brigade d'intervention avec le nouveau mandat. La brigade d'intervention est offensive avec le nouveau mandat et ils font leur job. On a réduit l'influence des ADF, on a utilisé nos hélicoptères d'attaque, c'était très dur mais on utilise la force et je suis très satisfait du comportement de nos forces ici. J'ai donné des instructions très claires de ne pas avoir un retour en arrière. »

Ne pas régresser et élargir l'autorité de l'État dans l'est de la RDC, Martin Kobler est confiant. Toutefois le rapport interne de l'ONU reste pour le moins dérangeant, puisque c'est la question même de l'efficacité des missions de maintien de la paix qu'il soulève.