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La peur ne prend pas de vacances

5 août 2011

A la Une des journaux : les inquiétudes concernant la crise de la dette en Europe et les réactions de la communauté internationale face aux violences en Syrie.

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Les bourses européennes ont dévissé jeudi, peu rassurées par les déclaration des politiquesImage : dapd

"José Manuel Barroso fait peur aux marchés", titre la Süddeutsche Zeitung alors que le chef de l'exécutif européen a appelé jeudi à une réévaluation du Fonds européen de stabilité financière, cette bouée de sauvetage mis en place par les dirigeants européens en 2010 pour venir en aide aux pays en difficulté de la zone euro. Mais quelle mouche l'a donc piqué, s'interroge le quotidien. Est-ce qu'il pense sérieusement que Berlin et Paris ont fermé boutique pendant l'été et que les dirigeants partent en vacances sans se préoccuper de la fièvre qui agite les marchés financiers ? A-t-il lu les dernières conclusions du sommet européen qui spécifient clairement les capacités du Fonds ? Le président de la Commission estime que la nervosité des marchés financiers souligne les à quel point la communication au sein de la zone euro est désordonnée et les manques du Fonds européens. Mais en réalité, s'offusque le journal, c'est José Manuel Barroso en personne qui communique comme un pied. Au lieu de défendre et d'expliquer l'ambitieux projet de sauvetage des Européens, il préfère le saborder.

La Syrie : une affaire de realpolitik

La Süddeutsche Zeitung se penche aussi sur la Syrie et sur la déclaration du Conseil de sécurité de l'Onu qui condamne mollement les violences. La Russie et la Chine ont fait obstruction à des sanctions notamment au nom du sacro-saint principe d'ingérence qu'elles veulent voir respecter pour elles-mêmes. Cela dit, on notera aussi que ni les Etats-Unis ni les Européens n'ont pour le moment réclamer le départ du président syrien Bachar al-Assad - alors qu'ils veulent celui de Mouammar Kadhafi en Libye. Pour le journal, Washington et Bruxelles ont en réalité tout avantage à laisser la situation se régler d'elle-même notamment parce qu'une Syrie affaiblie signifie aussi un allié en moins pour l'Iran. Une chose avec laquelle on s'accomode très bien en Occident.

Syrien Demonstration gegen Präsident Bashar Assad in Damaskus Vorort
Malgré l'ampleur des violences, l'Onu n'a adopté qu'une simple déclarationImage : dapd

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, la déclaration de l'Onu est si faible et si décevante qu'elle ne devrait pas inquiéter Damas outre mesure. Pourtant, le Conseil de sécurité aurait pu rendre le texte plus sévère en visant par exemple les bénéfices que tire la Syrie de son pétrole. Le journal condamne par ailleur le silence assourdissant de la Ligue arabe. Une organisation qui a peur de ses propres despotes, explique die Tageszeitung : l'un des leurs - Hosni Moubarak - est déjà devant la justice et la chute de Bachar al-Assad pourrait bien signifier le début des problèmes pour l'Arabie-Saoudite .Tout cela, les opposants syriens le savent. Ils savent qu'ils ne peuvent compter que sur eux même et ils savent qu'ils paient de leur sang la lâcheté et la peur des puissants, où qu'ils se trouvent.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Jean-Michel Bos