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La politique de l'Europe pour l'Afrique dans la presse

Hugo Flotat-Talon
1 décembre 2017

Alors que plusieurs dirigeants européens étaient en Afrique cette semaine, les journaux allemands décryptent les intentions de l'Allemagne et de la France pour le continent africain.

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Elfenbeinküste | Gipfel AU und EU in Abidjan
Image : Reuters/L. Gnago

Cette semaine était marquée par la visite de plusieurs dirigeants européens en Afrique. L'occasion pour les journaux de tenter de décrypter les liens politiques entre le continent africain, la France et l'Allemagne. Le jour même de l'arrivée du président français Emmanuel Macron au Burkina, donc avant son discours à Ouagadougou, le très sérieux journal die Welt titre "L'arme secrète de Macron pour l'Afrique". Un portrait en fait du "Monsieur Afrique" du président français où le journal tente de décrypter les intentions de Macron pour le continent.

Burkina Faso Besuch Emmauel Macron Universität in Ouagadougou
Image : Reuters/P. Wojazer

"C'est un peu une tradition en France que d'annoncer la fin de ce qu'on appelle la Françafrique quand on devient président", explique le journaliste. "Mais Macron semble plus sérieux que les autres avant lui quand il dit ça", estime die Welt. Plus sérieux pour plusieurs raisons, avec en premier donc ce "conseiller Afrique" du président français : Franck Paris. "Un quadragénaire, camarade de promotion d'Emmanuel Macron, qui travaille désormais avec des femmes et des gens de la société civile", explique le journal.

Il y voit donc un changement de politique de la France mais aussi de l'Allemagne. Les deux pays auraient réellement pris conscience de l'urgence d'aider vraiment au développement économique du continent pour s'éviter aussi l'accueil de millions de réfugiés dans le futur. "L'intérêt nouveau de l'Allemagne pour l'Afrique, sur le plan militaire notamment, est pris très au sérieux en France", dit le journal. Les deux pays assurent coopérer "à très haut niveau" sur ces questions.

Développement de l'agriculture

La politique, très liée à l'économie africaine dont il en était beaucoup question cette semaine dans la presse avec, évidemment, le forum entre l'Union européenne et l'Union africaine à Abidjan. Pendant celui-ci, un correspondant de la Handelsblat a publié une tribune dans son journal "Il est urgent que l'Afrique s'aide elle-même", dit-il. "En 2050 la population du continent devrait grimper à 2 milliards et demi de personnes". 

"On regarde toujours les investisseurs occidentaux en éspérant qu'ils viennent créer de l'emploi", écrit le journaliste. Sauf que ça n'arrive pas. Pour preuve, "si on ne prend pas en compte l'Afrique du Sud, les allemands investissent plus en Hongrie que sur tout le continent africain", raconte-t-il. Avant d'appeler donc à se prendre en main et à investir là où c'est possible : dans l'agriculture. "40 milliards de dollars sont dépensés par 36 des 48 pays au sud du Sahara chaque année pour importer des produits agricoles", explique le journaliste. "Il faut dépenser cet argent sur place, et arrêter de croire que le miracle économique viendra de l'extérieur", conclut-il.

Burkina Faso Landwirtschaft
Image : Imago/imagebroker/F. Kopp

Professionnalisation du monde la musique 

Afrika Senegal Rap
Image : Toure Behan/AFP/Getty Images

Enfin, loin des débats politiques, la Frankfurter Allgemeine Zeitung nous amène cette semaine au congrès des musiques panafricaines à Dakar au Sénégal. "La musique est l'une des premières matières premières du continent", dit le journal qui évoque la professionnalisation de tous ceux qui travaillent la musique aujourd'hui. "Producteurs, musiciens, organisateurs d'événements se sont retrouvés pendant deux jours et il est fascinant de voir les changements en cours sur le continent", raconte le journaliste.

"Mais il faut encore régler les problèmes de droits d'auteurs car souvent l'argent n'arrive pas aux musiciens", dit-il. Une question vitale pour le développement des pays selon le journal qui explique qu'au Sénégal, par exemple, des rappeurs ont crée le mouvement "Y'en a marre" il y a plusieurs années. Un mouvement aujourd'hui devenu un véritable vivier de critiques et d'idées pour la politique du pays.

 

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_