1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La politique et l'argent

Christophe LASCOMBES14 janvier 2005

Dans le cadre de la polémique ouverte sur les salaires perçus par les hommes politiques allemands, le groupe Volkswagen a publié la liste des députés qu’il rémunérait sans contrepartie. La presse allemande fait ce matin ses choux gras de ce sujet...

https://p.dw.com/p/C9fE
Après plusieurs semaines, le groupe VW publie la liste des hommes politiques qu'il rémunérait "sans la moindre contrepartie" affirme-t-il...
Après plusieurs semaines, le groupe VW publie la liste des hommes politiques qu'il rémunérait "sans la moindre contrepartie" affirme-t-il...Image : dpa

Elle roule et roule et roule encore, disait autrefois la publicité de la Coccinelle de Volkswagen. Aujourd’hui, die Welt titre en pleine page « Et elle paye et paye et paye encore... » Et le journal d’expliquer dans tous les détails comment fonctionnait la « pompe à phynance » Volkswagen : versement continu du salaire sans obligation d’exercer la moindre activité, prise en compte de la durée du mandat pour la caisse de retraite du groupe, voiture de fonction, etc. etc. L’occasion pour la Sudwest-Presse d’ironiser : qui ira encore dire que l’Allemagne n’est pas un état social ? Au vu de tel scandales, poursuit le quotidien, que les hommes politiques ne s’étonnent plus alors du dégoût des citoyens vis-à-vis de la politique.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung, modère un peu le ton en soulignant que le groupe Volkswagen n’a pas acheté à tour de bras des hommes politiques, comme la rumeur le prétendait. Seulement, ajoute le quotidien, la question se pose de savoir comment Volkswagen a-t-il pu prendre une telle directive, permettant de telle libéralités. D’autant que ceci est parfaitement interdit aux députés par la Constitution.

La Ostsee-Zeitung, en dépit de toutes les dénégations, enfonce le clou : personne n’est assez naïf pour croire qu’un homme politique qui perçoit un deuxième salaire de la part de Volkswagen votera pour une loi qui va à l’encontre des intérêts de l’industrie automobile.

Qu’on ne s’y trompe pas, lance la Frankfurter Rundschau, la décision prise aujourd’hui par le groupe automobile de ne rémunérer que de véritables prestations de travail aurait dû être une évidence depuis longtemps. Le problème des revenus annexes des hommes politiques n’en est pas pour autant supprimé. La transparence qui devrait régner maintenant chez Volkswagen dans ce domaine n’est pas encore en vue dans de nombreux autres secteurs industriels.

Terminons avec la Süddeutsche Zeitung. Il serait regrettable que cette affaire reste sans conséquence. L’électeur doit savoir si son député est vraiment indépendant et combien de temps il est en mesure de consacrer à son mandat. De fait, la transparence en matière de revenus des représentants du peuple est une évidence dans de nombreux autres pays. Pourquoi serait-elle dommageable aux politiciens allemands ? s’interroge le quotidien.