1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

La presse allemande critique du calendrier électoral en RDC

Hugo Flotat-Talon
10 novembre 2017

Cette semaine la presse allemande se montre très critique vis-à-vis du calendrier électoral en RDC. Les journaux reviennent aussi sur l'accaparement des terres en Zambie et interroge Kofi Annan.

https://p.dw.com/p/2nQC2
Demokratische Republik Kongo | Corneille Nangaa | Präsidentenwahl erst im Dezember 2018
Image : Getty Images/AFP/J. Wessel

La publication du calendrier électoral dimanche dernier a fait réagir jusque dans les salles de rédactions allemandes. Les journalistes font preuve d'ironie pour titrer sur ce sujet. "Kabila joue le Père Noël", annonce la Tageszeitung au lendemain de la publication du calendrier électoral. "Enfin Noël ce sera l'année prochaine seulement", écrit le journal qui ne croit pas du tout aux dates annoncées. "Le chef de la CENI a bien précisé que les élections auraient lieu s'il n'y a d'ici là pas de problèmes logistiques, politiques ou financiers alors même qu'ils sont récurrents", précise le rédacteur de l'article. "C'est encore une manière pour Kabila de rester au pouvoir", juge le Focus Online. "On saura de toute façon très vite ce qu'il en est, puisque une nouvelle loi électorale doit être adoptée d'ici fin novembre" poursuit la TAZ, qui, entre les lignes, s'inquiète de perturbations voire des violences à venir dans le pays.

 

Un documentaire sur l'accaparement des terres en Zambie

La presse allemande pas tendre non plus avec ses entreprises et ses dirigeants qui font affaire avec l'Afrique cette semaine. La Neues Deutschland titre : "Achat de terre néocoloniales". Ou comment les multinationales achètent des terres au détriment des populations locales tout en étant soutenu par les banques et le gouvernement allemands. "La Zambie est un des plus concernés par le phénomène ! On dénombre dans le pays près d'un million d'hectares loués avec des baux de 99 ans", explique le journaliste.

Il revient sur le témoignage de Francis dans le film. L'agriculteur cultivait 31 hectares avant de se faire expulser. Aujourd'hui il loue, cher évidemment, 10.000 mètres carrés qui lui permettent à peine de nourrir de sa famille. À coté de lui une firme berlinoise produits des aliments sur un terrain 40 fois plus grand que le sien. "Mais les produits ne sont pas destinés à la consommation locale et personne n'a jamais vu aucun des 1.000 emplois promis par la firme", raconte le journal. La colère gronde chez les petits agriculteurs.

Kofi Annan soutien de l'Afrique

Friedensnobelpreisträger, Kofi Annan
Image : Getty Images/A.Burton

Une colère dont a conscience un diplomate reconnu à travers le monde : Kofi Annan. L'ancien secrétaire général de l'ONU s'exprime longuement dans plusieurs journaux cette semaine à propos notamment de son combat contre l'exploitation de l'Afrique justement."Il faut d'abord que les gouvernement cessent de signer des contrats inacceptables, où des entreprises peuvent rester des années sans même payer un centime d'impôts", explique-t-il. "Oui mais comment ?" demande le journaliste. "Il faut de la transparence", répond Kofi Annan. "Mais vous n'êtes pas le premier à la dire !" "Oui mais les choses bougent doucement sous la pression des peuples", répond l'ancien secrétaire général de l'ONU.

Pragmatique, il évoque la difficulté d'amener, par exemple, tous les exploitants de mines autour d'une seule et même table. "Mais on arrive parfois à des résultats concrets, regardez comment on a réussi à faire baisser les prix des traitements contre le SIDA", explique Kofi Annan. Qui termine son interview, encore, sur une note d'espoir. "Il y aura un jour où on ne parlera plus d'aide au développement en Afrique, où le continent sera sorti de sa pauvreté, et où les jeunes n'iront plus chercher l'herbe plus verte ailleurs. Je m'en réjouis".

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_