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La rencontre au sommet des gouvernants de Grande Bretagne,

19 février 2004
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de France, et d 'Allemagne à Berlin est largement commentée ce jeudi par les journaux allemands. La plupart se concentrent sur les critiques émises par plusieurs pays européens qui craignent que ce sommet tripartite ne soient l'amorce d'un directoire à trois imposant ses vues aux autres partenaires...

« Cette étiquette - directoire- Blair, Chirac et Schröder la portent déjà depuis leur premier sommet à trois en 2001, relève le journal NEUES DEUTSCHLAND. Une étiquette qui devrait rendre méfiant vis à vis d'un « diktat » des trois pays les plus forts de l'Union qui mettent les autres devant des faits accomplis et leur imposent des règles sans se soucier des instances européennes. En fait, ceux qui critiquent ce triumvirat ont en tête le directoire le plus célèbre de l'Histoire, il y a plus de deux cents ans, quand la France était pratiquement gouvernée par une poignée d'hommes politiques, bien que la Révolution ait eu pour objectif de mettre le pouvoir entre les mains du peuple..! »

L'éditorialiste du quotidien OSTSEE ZEITUNG est plus positif:"le moteur Paris-Berlin ne suffira plus à lui seul à entraîner l'Union élargie de dix nouveaux membres à partir de mai prochain. Les Britanniques ne sont pas seulement un partenaire aussi fort sur le plan économique mais ils sont aussi un pont vers les Américains... »

« Certains gouvernements européens semblent confondre le sommet tripartite à Berlin avec le sommet des trois empereurs de 1881", écrit le quotidien DIE WELT. "Bien sûr avec d'autres acteurs à l'allure moins martiale, mais tout aussi entourés de mystère. En fait, ce n'est pas le cas. Malheureusement. Une Europe sous la conduite des trois grands aurait bien des avantages, non seulement pour l'Allemagne, mais aussi pour l'Union européenne tout entière. Une coopération plus étroite entre Londres Paris et Berlin refléterait mieux les nouveaux rapports de force et d'intérêts entre la vieille et la nouvelle Europe au sein de l' Union bientôt élargie. Avec l'aide des Britanniques qui sont habitués à traiter avec les deux côtés de l'Atlantique, les Gaullistes s'entendraient plus facilement avec ceux parmi les Européens qui, pendant la guerre en Irak, se sont rangés sous la conduite de Londres aux côtés de Washington. Bref, avec Tony Blair, l'Europe pourrait réussir à améliorer les relations transatlantiques, qui ne sont toujours pas aussi stables que certains hommes politiques le prétendent. Par ailleurs, la Grande-Bretagne apporterait un pragmatisme qui, à cause de certaines « allures » de la France, manque douloureusement dans la politique extérieure européenne. Or, tout cela n'arrivera pas, poursuit DIE WELT. Depuis Churchill, les Britanniques ne sont pas disposés à se considérer comme une puissance européenne et à jouer le rôle qui leur revient au sein de l'Union européenne. Même si Blair voulait rompre avec les traditions insulaires, il aurait les mains liées pour des raisons de politique intérieure. En outre, ce que l'on peut observer sur chaque terrain de jeux vaut là aussi: les relations à trois mènent toujours à des alliances deux contre un ! «

"Ce qui est décisif est que ce processus de rapprochement des Grands ne se dirige contre aucun autre membre, n'exclue personne et intègre le plus de partenaires possible dans les prises de positions, que personne à la fin ne se sente grugé, résume le quotidien de Cologne KÖLNISCHE RUNDSCHAU...

Faisant allusion aux critiques de certains pays, le quotidien berlinois BERLINER ZEITUNG estime : « A ce jeu, ce n'est ni l'Italie, ni les Pays-Bas, ni la Finlande qui sont les grands perdants. C'est l'Allemagne ! Dans ce trio: Président, Premier et Chancelier, c'est le chancelier qui sera toujours le plus faible. Que Schröder ne le remarque pas lui même, que même Joschka Fischer ne s'en rende pas compte est une faute grave, lourde de conséquences pour la politique allemande. Pourquoi le plus faible ? Parce que lorsque l'on parle de politique extérieure et de politique de sécurité - et c'est de cela que s'entretiennent le plus volontiers ces trois messieurs- la France et la Grande-Bretagne sont d'emblée en position de force. Elles sont toutes deux des puissance nucléaires; pas l'Allemagne... »