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La responsabilité de Bayer

Claire-Marie Kostmann15 septembre 2016

Le rachat du fabricant américain Monsanto par le géant allemand de la chimie Bayer fait beaucoup réagir les journaux allemands, qui se montrent critiques ou tièdes.

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La fusion Bayer-Monsanto va coûter près de 60 milliards d'euros, si elle est acceptée par les autorités de la concurrence
La fusion Bayer-Monsanto va coûter près de 60 milliards d'euros, si elle est acceptée par les autorités de la concurrence

"Une alliance toxique": c'est ainsi que die tageszeitung résume le rachat à 59 milliards d'euros du spécialiste des semences et des OGM Monsanto par un autre géant, Bayer, un des leaders mondiaux de la pharmacie et de l'agrochimie. Actuellement, seules six entreprises se partagent 60% du marché mondial des semences. Par l'achat d'un concurrent, l'entreprise de Leverkusen fait peser des risques sur les consommateurs et les agriculteurs car il y aura moins de choix de variétés agricoles. Bayer voudra aussi faire pression en faveur de la culture des organismes génétiquement modifiés, en mettant en avant les intérêts et les emplois allemands, s'inquiète die taz.

Selon la Frankfurter Allegmeine Zeitung, Bayer a sous-estimé la mauvaise réputation du géant américain, qui a attisé la colère de nombreux professionnels dans le monde. Mais pour la Süddeutsche Zeitung, c'est Bayer qui est le mieux placé pour gérer cette mauvaise image. L'entreprise a promis de rendre "propre" son acquisition américaine. C'est sa responsabilité, insiste le journal de Munich. Et un défi, car il va falloir nourrir de plus en plus de monde sur la planète.

Pour la FAZ, Bayer a sous-estimé la mauvaise réputation du géant américain
Pour la FAZ, Bayer a sous-estimé la mauvaise réputation du géant américainImage : picture-alliance/dpa/MAXPPP/Le Deodic David

Bachar al-Assad profite des erreurs en Libye

Autre thème dans la presse, l'enquête du parlement britannique sur l'intervention militaire en Libye, et ses conséquences. Les députés britanniques ont pointé le fait que l'intervention était mal conçue, basée sur des suppositions erronées et une compréhension incomplète du pays et de la situation. Il manquait aussi un plan pour l'après-intervention. Et aujourd'hui, ce sont 235.000 réfugiés qui espèrent quitter la Libye, sous la menace de l'Etat islamique, pour rejoindre l'Europe, rappelle le journal Handelsblatt.

Le quotidien berlinois die tageszeitung salue la décision du parlement de Londres d'enquêter. Mais pour le journal, dire que Londres avaient tort de craindre un second Srebrenica à Benghazi est cynique. Car en pleine guerre civile syrienne, c'est Bachar al-Assad qui profite de la peur d'une "seconde Libye". La mode aujourd'hui est à la non-intervention. Et le tyran peut continuer ses crimes.