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La Russie aux JO, malgré tout

Tamara Wackernagel26 juillet 2016

L’interdiction est totale en athlétisme, il y a des exclusions en natation ou encore en haltérophilie, mais pas en tennis, tir à l’arc ou équitation. Une différence de traitement qui laisse la presse allemande songeuse.

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Symbolbild Leichtathletik Russland Doping
Image : picture-alliance/AP Photo

Il y aura finalement bien des athlètes russes aux Jeux de Rio, qui s'ouvriront le 5 août - depuis hier, lundi 25 juillet, les fédérations internationales ont commencé à faire connaître leurs décisions, comme le leur a demandé le Comité international olympique la veille. Dans la presse allemande, la décision est scandaleuse pour les uns, cynique pour les autres, dans l'ensemble les éditorialistes montrent très peu d'enthousiasme. La Frankfurter Allgemeine Zeitung en fait une question d’honneur : celui des athlètes, d’abord, ceux qui ont à respecter dans leurs pays des contrôles stricts en matière de dopage et "doivent informer les autorités de leurs déplacements, pour permettre les contrôles inopinés". Les voilà trahis, tout comme le sont les valeurs olympiques: "Bien sûr, ce n’est pas la première confrontation de l’olympisme avec le dopage. Mais avant, il y avait consensus, sur le fait que le dopage porte préjudice aux fondements même des Jeux" - le respect de l’adversaire, le fairplay, la sincérité dans l’effort. Dans les colonnes de Die Welt, de Berlin, les arguments sont plus politiques: "Quelle chance de remettre Poutine à sa place on a laissé filer ... ", se désole l’éditorialiste. La Süddeutsche Zeitung s’intéresse elle au sort de l’athlète russe qui a permis de révéler le système russe de dopage, organisé par l’État. Ioulia Stepanowa a été exclue des JO, par le Comité olympique – "voilà le message cynique qui se cache derrière cette décision", selon le quotidien de Munich: "celui qui triche en silence n’a rien à craindre". Seule die tageszeitung, de Berlin, s'efforce de faire peser le pour et le contre, dans le débat, et rappelle que les JO représentent "un sommet dans la carrière des sportifs. Ils s’y préparent depuis des années". Eux aussi ont "des droits", que le CIO "a choisi de protéger". La grand-messe du sport mondial s’ouvrira dans dix jours, à Rio au Brésil.

Yuliya Stepanova
la lanceuse d'alerte Ioulia Stepanowa, spécialiste du 800m, assistera aux Jeux depuis les tribunesImage : picture-alliance/dpa/M. Kappeler

Un "coup d'État silencieux" en Pologne

Des milliers de jeunes catholiques sont au rendez-vous pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), à Cracovie. Le Pape François s'est rendu bien sûr en Pologne, pour s'adresser à eux, et la Süddeutsche espère qu’il en profitera pour dire quelques mots sur la situation politique du pays – car il s’y joue un "coup d’État silencieux" selon le journaliste: "Les réformes imposées par le gouvernement ultranationaliste du PiS font penser, au choix, au régime communiste ou à la Pologne autoritaire des années trente". Et le quotidien de Munich d'énumérer tous les organes de l’État et les institutions touchées par les purges et les réformes, qui ont mené des fidèles pouvoir à leur tête : services secrets et armée, médias, justice. Et le Conseil Constitutionnel est mis à pied depuis six mois. Ses jugements sont ignorés, son indépendance menacée par des lois inconstitutionnelles, décrit la Süddeutsche. Alors bien des Polonais espèrent du Pape Francois, arrivé dans le pays aujourd’hui, "quelques mots sur l’importance des libertés fondamentales et des droits de l’Homme", puisque le Parti au pouvoir a fait du catholicisme une valeur phare. L’un de ses prédécesseurs, le Polonais Jean-Paul II, l’avait fait aux temps du communisme.

Krakau Weltjugendtag
Les Journées mondiales de la jeunesse de Cracovie se tiendront jusqu'au 31 juillet, sur le thème de la miséricordeImage : picture-alliance/dpa/A. Weigel