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La sécurité nucléaire marginalisée par l'Ukraine

Delphine Schiltz24 mars 2014

Après Washington et Séoul, La Haye accueille le troisième sommet sur la sécurité nucléaire. Un sommet lancé en 2009 par Barack Obama pour faire face « à la menace la plus extrême qui pèse sur la sécurité mondiale ».

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Plus de 5 000 délégués participent au sommet sur la sécurité nucléaire
Plus de 5 000 délégués participent au sommet sur la sécurité nucléaireImage : picture-alliance/dpa

Le débat sur le terrorisme nucléaire risque fort d'être éclipsé par les discussions sur l'Ukraine. En effet, les dirigeants du G7 se réunissent parallèlement à La Haye pour discuter de sanctions supplémentaires à l´égard de Moscou, en représailles à l'annexion de la Crimée.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a assuré dimanche que la tenue du G7 ne perturberait pas le sommet sur la sécurité nucléaire qui se tient lui aussi à la Haye. Pendant 2 jours, plus de 50 pays, mais aussi des représentants des Nations unies, des experts de l'Agence Internationale de l'énergie atomique et des consultants d'Interpol, doivent discuter de mesures contre le terrorisme nucléaire.

Missile pakistanais Shaheen pouvant transporter des charges nucléaires
Missile pakistanais Shaheen pouvant transporter des charges nucléairesImage : picture-alliance/AP

La crainte du terrorisme nucléaire

A l'ordre du jour tout particulièrement, la question de l'accès aux matières nucléaires. La crainte est grande que des groupes terroristes soient déjà parvenus à se procurer les éléments et les savoir-faire nécessaires à la fabrication d'armes nucléaires.

Selon les statistiques officielles, sur environ 1 400 tonnes d'uranium disponibles, seulement 260 seraient captées et utilisées par le civil. Le contrôle de la manne nucléaire sur le marché est particulièrement difficile car la matière radioactive, en constante circulation, échappe facilement au contrôle des Etats. Le marché noir fleurit également dans des régions instables comme le Pakistan. Pourtant, c'est le manque de vigilance au sein des installations militaires occidentales qui inquiètent le plus les experts en sécurité nucléaire. Sur ce point, un premier accord qualifié d'historique, a été signé à La Haye: le Japon s'engage à restituer aux Etats-Unis des centaines de kilos d'uranium et de plutonium nécessaires à la fabrication d'une bombe atomique. Ils lui avaient été fournis pendant la guerre froide.

Télévision sud-coréenne faisant état de tests de missiles nucléaires en Corée du nord, février 2013
Télévision sud-coréenne faisant état de tests de missiles nucléaires en Corée du nord, février 2013Image : AFP/Getty Images

Malgré l´urgence apparente de la question, c'est une autre affaire de sécurité qui risque d'occuper l'attention des dirigeants et surtout celle du président américain, puisqu'il sera question à La Haye de la sécurité aux frontières européennes. Les dirigeants du G7 vont en effet se pencher sur l'adoption de sanctions supplémentaires envers la Russie. Il sera notamment question de son exclusion définitive du G8, comme l'avait annoncé le Premier Ministre britannique David Cameron, mercredi dernier.