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La santé va coûter plus cher en Allemagne

Anne Le Touzé4 juillet 2006

Elle devait être l’une des réformes phares de la grande coalition. En Allemagne, la réforme de l’assurance-maladie a vu le jour hier matin, après un accouchement long et difficile. Mais, à peine adopté, ce compromis entre sociaux-démocrates et conservateurs est déjà torpillé par la presse allemande. La réforme prévoit notamment la création d’un fond de redistribution pour les caisses maladie. Mais ce que retiennent surtout les journaux, c’est qu’elle envisage une hausse des cotisations sans garantir pour autant de meilleures prestations...

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Après dix heures de négociation, les partenaires de coalition (de gauche à droite Kurt Beck (SPD), Angela Merkel (CDU), Edmund Stoiber (CSU)) ont trouvé un compromis pour la réforme de l'assurance-maladie.
Après dix heures de négociation, les partenaires de coalition (de gauche à droite Kurt Beck (SPD), Angela Merkel (CDU), Edmund Stoiber (CSU)) ont trouvé un compromis pour la réforme de l'assurance-maladie.Image : AP

Tant de cerveaux se sont creusés la tête pendant des heures… tout ça pour n’arriver qu’à ce résultat : les contribuables vont devoir une fois de plus mettre la main au porte-monnaie. Ceci, écrit Die Welt, est une défaite cinglante pour Angela Merkel. Mais ça l’est encore plus pour les sociaux-démocrates qui avaient promis à leurs électeurs de taxer davantage les assurés des caisses privées.

Ce que la grande coalition a présenté comme une grande réforme de la santé, écrit le Tagesspiegel, est un désastre complet. De l’œuvre réformatrice annoncée avec tambours et trompettes pour les années à venir et à l’aune de laquelle le succès de la coalition devait être mesuré, il ne reste en fait qu’une hausse salée des cotisations, un nouvel appareil de redistribution et quelques broutilles.

« Seule la mort est gratuite », titre la Tageszeitung qui sonne le glas du contribuable allemand. La grande coalition poursuit avec une obstination sidérante les erreurs du gouvernement précédent. Les Verts et les sociaux-démocrates aussi ont cru à l’équation magique baisse d’impôt = plus de rentrées d’argent. En réalité, chaque année, le déficit budgétaire s’est creusé davantage. Par ailleurs, la taz rappelle qu’il faut bien que quelqu’un finance les dépenses complexes de l’Etat. Si l’on allège les charges des entreprises et des hauts salaires, ce sont les consommateurs qui doivent se sacrifier, comme le montre la hausse prochaine de la TVA.

Pour la Frankfurter Rundschau, le pays est entre les mains de comptables. Pas question de faire dans la fantaisie, la coalition s’en tient aux chiffres. Ceci doit durer quatre ans. Des années pénibles. Heureusement, la première est déjà presque passée.