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La situation des réfugiés critique au Sri Lanka

Carsten Vick / Anne Le Touzé22 mai 2009

Au Sri Lanka, la guerre contre les Tigres tamouls est terminée. Mais Colombo doit régler le sort des quelque 272.000 réfugiés regroupés dans des camps de fortune où ils vivent dans des conditions déplorables.

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Prière collective à la mémoire des soldats tombés dans l'offensive gouvernementale contre les LTTE.Image : AP

Ce ne sont pas des camps de réfugiés, mais des prisons à ciel ouvert. Derrière les barbelés se trouvent des dizaines de milliers de civils sri lankais qui ont fui le nord et le nord-est de l'île, où s'affrontaient troupes gouvernementales et rebelles tamouls. Traumatisés, parfois blessés, ils attendent une aide qui tarde à venir. Les militaires surveillent leurs moindres faits et gestes et interdisent tout contact avec l'extérieur. Des conditions que Gordon Weiss, porte-parole des Nations Unies, comprend en partie :

"Le gouvernement a des craintes légitimes concernant la sécurité, il pense qu'il pourrait y avoir des rebelles mêlés aux réfugiés qui n'ont pas encore été fouillés et qui pourraient avoir fait passer leurs armes en douce. Nous comprenons cela, mais nous devons aussi leur apporter l'aide humanitaire dont ils ont un besoin urgent."

Sri Lanka Donnerstag 21. Mai 2009
Le président Mahinda Rajapaksa (à droite) rencontre des représentants de la sécurité indienne à Colombo.Image : AP

Le besoin est plus qu'urgent. Il y aurait déjà des milliers de personnes atteintes d'hépatite et de varicelle, ainsi que des premiers cas de typhus. Selon un porte-parole de la Croix Rouge, les réfugiés n'ont pas assez à manger, ils ont soif. L'assistance médicale manque cruellement de moyens. De nombreux réfugiés, arrivés avec des blessures par balles ou éclats d'obus, doivent pourtant être soignés au plus vite. Les principales organisations humanitaires internationales ont renouvelé leur appel aux autorités pour obtenir un accès illimité aux personnes en détresse. Mais pour l'instant, seule une déclaration commune des gouvernements sri lankais et indien allume une vague lueur d'espoir, comme l'explique un responsable de la sécurité indienne :

"Le gouvernement sri lankais a annoncé qu'il avait l'intention de fermer le plus vite possible les camps de réfugiés et il a développé un plan de 180 jours pour organiser le retour des habitants dans leur région."

Difficile de dire à l'heure actuelle ce que vaut cette annonce, d'autant que ni observateurs ni journalistes ne sont encore autorisés à se rendre dans les camps. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, est attendu ce soir au Sri Lanka. Il va tenter de convaincre Colombo de relâcher la pression. Mais le président sri lankais Mahinda Rajapakse a pris les devants : cet après-midi, il a rejeté les appels internationaux à une enquête indépendante sur d'éventuels crimes de guerre commis par l'armée sri lankaise. Selon l'Onu, plus de 7000 civils sont morts au cours des cinq mois d'offensive.