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La Somalie, loin d'être un havre de paix

Sandrine Blanchard20 août 2012

C’est ce lundi que le mandat des autorités de transition somaliennes, soutenues par l’ONU, arrivait à échéance. La Somalie s’est dotée d’un nouveau parlement, mais, la démocratie risque de tarder encore.

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Port de pêche de MogadiscioImage : Bettina Rühl

La Somalie dispose d'un parlement, oui, ou en tout cas d'un groupe, qui fait office de chambre, de 275 parlementaires à terme, désignés par des chefs coutumiers. Pour se réunir, les députés ont demandé aux forces de l’Union africaine de sécuriser l’aéroport de Mogadiscio, et réclamé urgemment à l’ONU de leur trouver « un autre endroit constituant un refuge » pour leurs prochaines séances.

Mauvais augure ?

D’autant qu’il y en a bien d’autres, des problèmes à régler.. et de taille. Tout d’abord parce que la Somalie est plongée dans la guerre civile depuis plus de vingt ans. Ensuite, parce que l’actuel gouvernement fédéral de transition, soutenu depuis 2004 par les Nations Unies et dont le mandat expire ce lundi, n’a pas réussi à reprendre le contrôle du pays entier. Les milices shebabs continuent de sévir dans de vastes pans du pays. Le mandat de la transition a dû déjà être prolongé par deux fois pour cause d’impasse politique et de haute insécurité.
Aujourd’hui, le parlement s’est constitué, mais il n’a finalement pas procédé à l’élection du président, contrairement à ce qui était prévu.

epa03202800 People gather around a car that exploded near KM4 junction in Mogadishu, Somalia, 01 May 2012. A car carrying explosives went off in central Mogadishu, killing at least three. A separate suicide attack targeted a cafe in the town of Dhusomareb, some 600km north of Mogadishu, killed at least two lawmakers and three civilians, reports say. Although no group has claimed responsibility, most of the suicide attacks in Somalia are reportedly carried out by al-Qaeda allied Islamist militant group al-Shabab. EPA/ELYAS AHMED ATTENTION EDITORS: PICTURE CONTAINS GRAPHIC CONTENT +++(c) dpa - Bildfunk+++
Les attentats sont encore fréquents à MogadiscioImage : picture-alliance/dpa

L'élection du président repoussée

L'élection du président a été remise à une date ultérieure des raisons de procédure. Notamment le fait que l’assemblée n’est toujours pas complète. Le président pourrait être élu d’ici la fin août ou début septembre, mais la plupart des observateurs sont très sceptiques. Beaucoup craignent en effet que ce passage de pouvoir ne soit « pipé » et ne serve en fait qu’à reconduire dans des mandats officiels des membres de la transition actuelle. Ceux-là même qui n’ont pas réussi à restaurer la stabilité et qui ont été accusés par l’ONU de corruption et détournements massifs de fonds – un détournement qui pourrait aller jusqu’à 70% de l’argent de l’Etat, d’après un rapport des Nations Unies début août, qui aurait dû être tenu secret.

ARCHIV - Kinder stehen am 19.01.2012 in einem Flüchtlingslager in Mogadischu für Essen an. Die somalische Übergangsregierung erhofft sich von der internationalen Somalia-Konferenz am 23.02.2012 eine Art Marshall-Plan für den Wiederaufbau des krisengeschüttelten Landes. EPA/DAI KUROKAWA +++(c) dpa - Bildfunk+++
Le gros de la population somalienne vit dans des conditions extrêmement précairesImage : picture-alliance/dpa

Cheikh Charif Cheikh Ahmed favori

Le président sortant, Cheikh Charif Cheikh Ahmed, est l’un des favoris, alors qu’il fait partie de ceux qui sont soupçonnés de malversations. Il a été élu en 2009, après avoir renoncé à la rébellion islamiste armée. En tout, près de 80 candidats sont déclarés à la présidentielle. Parmi lesquels peu ont l’étoffe politique ou les relations nécessaires en Somalie pour pouvoir diriger le pays.