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La sortie du nucléaire

Christophe LASCOMBES10 août 2006

Après l’incident survenu dans la centrale nucléaire suédoise de Forsmark, le Ministre de l’environnement Sigmar Gabriel exige des contrôles supplémentaires de la sécurité des installations nucléaires allemandes. Sur fond de flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux, les journaux allemands de ce matin saisissent l’occasion de relancer le débat sur le nucléaire en Allemagne.

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Le nucléaire a été une réponse des pays industrialisés au problème crucial de l'énergie. Mais les risques de cette technologie sont tels qu'ils remettent son utilisation en question.
Le nucléaire a été une réponse des pays industrialisés au problème crucial de l'énergie. Mais les risques de cette technologie sont tels qu'ils remettent son utilisation en question.Image : AP

Cet incident n’a certes occasionné que des dégâts mineurs, souligne la Tageszeitung. Mais le choc de cette nouvelle arrive au meilleur moment. En effet, la Suède comme l’Allemagne a décidé d’abandonner le nucléaire. Et tout comme en Suède, ce sont les conservateurs qui, en Allemagne, s’opposent à cette mesure. Avec en outre les mêmes arguments : les installations nucléaires nationales sont les plus sûres du monde et le contrôle est le plus méticuleux qui soit. Pourtant, l’incident de Forsmark le démontre une fois de plus : mêmes les centrales nucléaires les plus sûres et les mieux surveillées du monde ne sont jamais assez sûres pour exclure tout risque d’accident.

Pour la Frankfurter Rundschau, cet événement est une aide bienvenue pour Sigmar Gabriel et sa politique de sortie du nucléaire. Sans plonger dans la polémique politicienne, le Ministre de l’Environnement confirme que la technologie du nucléaire souffre d’un problème grave : même dans un pays aussi technologiquement développé que la Suède, les incidents nucléaires ne sont jamais totalement prévisibles. En annonçant la mise en place dans les six mois qui viennent d’une série de contrôles de sécurité pointus, il accroît ainsi en douceur la pression en faveur de la sortie du nucléaire.

D’autres journaux, à l’instar des Kieler Nachrichten voient plus loin. Diaboliser l’énergie nucléaire en raison de ses risques et fermer simultanément les yeux face aux risques d’un approvisionnement énergétique dépourvu du nucléaire est un jeu extrêmement dangereux. Il est grand temps de mener ce débat sans œillères idéologiques.

Le nucléaire ne couvre « que » 12 pour cent de l’ensemble des besoins énergétiques, relève la Süddeutsche Zeitung. Pour répondre aux exigences de la protection climatique et assurer en même temps un approvisionnement énergétique sûr, il faut exploiter tous les potentiels existants pour une utilisation plus efficaces des sources d’énergie. L’Allemagne s’est certes déjà engagée dans cette voie, mais sans détermination suffisante. Pourtant, la technique correspondante existe déjà. Nul besoin de nouveaux réacteurs ultramodernes. En outre, l’exportation de ces technologies n’est pas seulement rentable. Au contraire du nucléaire, elle peut même être réalisée partout sans problèmes de conscience, conclut le quotidien.