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La Suède a la gueule de bois

20 septembre 2010

Les élections législatives se sont soldées par l'émergence des Démocrates de Suède, un parti ouvertement anti-étranger qui fait son entrée au Parlement. Ce nouveau parti se trouve désormais en position d’arbitre.

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Le Premier ministre Fredrik Reinfeldt va devoir constituer une difficile coalition
Le Premier ministre Fredrik Reinfeldt va devoir constituer une difficile coalitionImage : picture alliance/dpa

La coalition de partis conservateurs sur laquelle s'est appuyée jusqu'alors le Premier ministre Fredrik Reinfeldt est certes arrivée largement en tête, avec 49,3% des suffrages, mais elle a manqué de trois sièges la majorité absolue au Parlement qui seule lui permet de gouverner. Et ceci à cause de ce nouveau parti qui se fait appeler les Démorates de Suède et qui, avec 5,7% des voix, a taillé des croupières sur la droite de la coalition gouvernementale.

Car ce parti surfe sur le sentiment xénophobe en général et anti-musulman en particulier qui est perceptible un peu partout en Europe et vient désormais de toucher la Suède qui était jusqu'alors épargnée. « J'ai été clair. Nous n'allons pas coopérer ou être dépendants des Démocrates de Suède », a déclaré Fredrik Reinfeldt. « Nous avons désormais la responsabilité de trouver un soutien plus large et pour cela, nous sommes prêts à discuter avec les Verts. J'attends de leur part une attitude tout aussi responsable dans cette situation."

Démonstration contre le parti d'extrême-droite Démocrates de Suède jeudi dernier à Stockholm
Démonstration contre le parti d'extrême-droite Démocrates de Suède jeudi dernier à StockholmImage : AP

Fin d'un modèle

Au lendemain du scrutin - à l'exception bien entendu des 5,7% des électeurs qui ont voté pour les Démocrates – les Suédois avaient la gueule de bois, encore ébahis de constater qu’ils enregistrent à leur tour et à l’image de leurs voisins scandinaves l’émergence d’un parti d’extrême-droite. C'est ce qui apparait d'ailleurs dans la presse suédoise qui regrette la fin d'un modèle : celui de la sociale-démocratie à la Suédoise puisque les sociaux-démocrates qui ont largement dominé la vie politique depuis 1932 ont enregistré une défaite historique.

Mais aussi la fin d'un pays égalitaire et tolérant qui, face à la crise économique et aux difficultés d'intégrer les populations migrantes, se comporte comme les autres : en donnant des voix à une extrême-droite qui est désormais beaucoup plus policée, en apparence presque fréquentable, et qu'on retrouve un peu partout sur le continent comme par exemple en Italie, aux Pays-Bas, en Belgique ou en France.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Marie-Ange Pioerron