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La succession d'Arafat est déjà à l'ordre du jour

Yann Durand29 octobre 2004

Le président palestinien Yasser Arafat, souffrant d’une maladie sanguine, doit être soigné en France. Son état préoccupant, laisse envisager le pire. Dès à présent, en l’absence d’un héritier désigné, le problème de sa succession se pose. Dans l’eventualité de son décès, la loi palestinienne prévoit certes qu’un intérim de soixante jours soit assuré par le président du parlement, Raouhi Fattouh avant l’élection d’un nouveau chef de l’autorité. Pourtant la communauté internationale s’attend à des luttes de pouvoir, comme l’illustrent les commentaires de la presse allemande ce matin.

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Yasser Arafat entouré de médecins avant son départ pour la France
Yasser Arafat entouré de médecins avant son départ pour la FranceImage : AP

Arafat a perdu du crédit non seulement sur la scène internationale mais aussi au sein de sa propre communauté affirme la Tageszeitung de Berlin. Ainsi sa mort ne devrait pas changer le cours des choses ; tout au plus accélérer des tendances perçues depuis longtemps : l’autorité palestinienne n’est déja plus apte à fonctionner ; Le fatah d’Arafat, la plus grande organisation politique palestinienne est en déliquescence tandis que les islamistes du Hamas, eux, ne cessent de se renforcer. La disparition du Rais augmenterait donc le risque de voir ces tendances donner jour à des violences.

Que se passe-t-il si Arafat meurt ? s’interroge la Frankfurter Allgemeine Zeitung a propos de la succession du chef historique. L’intérimaire Raouhi Fattouh, que personne ne connait n’est que quantité négligeable. Il faudra en revanche compter avec l’ex-premier ministre Machmoud Abbas, le numéro deux du Fatah qui n’a pas quitté le chevet du malade après plusieurs mois pourtant passés sans contact avec lui. Ahmed Koreї son successeur à la tête du gouvernement se montre lui aussi plus que velléitaire. Et dans une éventuelle collaboration avec Abbas il aurait de bons contacts avec Ariel Sharon à faire valoir. Selon le journal toutefois Abbas semble le plus fort et surtout le plus aimé et des palestiniens et des occidentaux, notamment pour ses critiques contre la deuxième intifada et l’obtention d’un cessez le feu de cinq semaines l’an dernier.

Beaucoup de main se tendront vers le pouvoir, renchérit Die Welt. Et pour ne pas laisser son peuple dans le chaos et l’anarchie, Arafat doit désigner comme successeur, une personnalité forte. Même s’il n’est pas garantie qu’elle parviendra à s’imposer. En effet il y aura des conflits poursuit le journal, entre Koreї, Abbas, et d’autres politiciens, sans compter les militants du Hamas et du Jihad. Et Les victimes seront une fois de plus les palestiniens.

Quant à la Süddeutsche Zeitung, dans son dossier elle consacre tout un chapitre aux soucis que peut se faire Ariel Sharon pour Yasser Arafat. Car sa disparition ne ferait pas aujourd’hui les affaires du gouvernement israelien. A peine le plan de retrait unilatéral de Gaza approuvé par la Knesset, l’une des principales raisons de ce retrait serait déja caduque. C’est l’impossibilité de négocier avec Arafat qui légitimait le projet. La disponibilité de son successeur, en revanche, devra d’abord être jaugée.