La terreur en Allemagne ?
25 août 2006
L’identification des auteurs présumés de ces deux attentats manqués justifie a posteriori l’équipement en caméras de surveillance de toutes les grandes gares, aéroports et nœuds de communication des transports publics, relève la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Le débat sur la sécurité, dans lequel de tels équipements électroniques sont considérés comme les signes avant-coureurs du meilleur des mondes de George Orwell, va s’en trouvé modifié. Même les Verts n’opposent plus maintenant que des réserves graduelles à l’installation de caméras dans les endroits publics. Pourtant, ce n’est pas seulement la technique qui a permis le succès de cette enquête mais également le facteur humain, essentiel dans des dossiers de ce type.
A bon droit, insiste la Westfalenpost. Sans l’excellente réputation de l’Allemagne au Proche-Orient, un tel succès aurait été inimaginable. Sans mettre en jeu sa réputation, l’Allemagne doit être et rester un acteur de paix dans la région. Il n’en reste pas moins que si de nombreuses questions restent encore ouvertes, une chose est sûre : la terreur est arrivée en Allemagne.
Pas de panique, lance la Stuttgarter Zeitung. Le fait que le suspect se soit rendu lui-même aux autorités libanaises ne parle pas vraiment en faveur d’un puissant groupe terroriste, voire d’un milieu sympathisant étendu. Cela n’est pas non plus le fait d’un terroriste endurci qui agit par fanatisme. Ces premières craintes, légitimes, ne sont donc pas fondées. Pour autant, il n’est pas question de baisser la garde.
Même diagnostic dans la Frankfurter Rundschau qui relève le caractère d’amateurisme patent de ces deux tentatives d’attentat. Le terroriste international ne craint pas de sacrifier sa vie dans sa lutte contre l’Occident. Et même lorsqu’il prend la fuite, il peut compter sur un réseau bien organisé. Ici, rien de tout cela.
La Rheinische Post fait, elle aussi, preuve de la même modération et relève que, non, l’Allemagne ne regorge pas d’agents dormants peuvant être activés à tout moment pour perpétrer des attentats. Par contre, il semble qu’un nombre croissant de jeunes Musulmans apparemment sans histoires, développent une telle haine contre ce pays qu’ils sont prêts à tout, même à tuer. C’est alors à la communauté musulmane d’expliquer clairement qu’elle ne peut admettre ni excuser de tels actes pour faire comprendre à d’éventuels candidats à la terreur qu’ils n’agissent pas conformément à l’Islam, conclut le quotidien.