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La traversée des frontières marocaines très dangereuses

Stéphanie Wenger
27 septembre 2017

Le franchissement clandestin des frontières marocaines connait un regain d’intérêt cette année. Les frontières restent très surveillées, les traversées dangereuses et aléatoires.

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Griechenland Insel Lesbos Flüchtlingslage Moria
Image : Getty Images/AFP/L. Gouliamaki

"Quand on vous prend dans les zones frontalières, on vous refoule" (migrant)

Sans perspectives à Douala, Rose diplômée en linguistique espagnole a quitté le Cameroun pour l’Europe. Pour elle pas question de traverser la Libye: trop dangereux !  Elle choisit donc de passer par le Maroc. Elle échouera 6 fois à rejoindre l’Espagne. Par la mer, elle a même failli y laisser la vie. Par la route, aux enclaves espagnoles, elle s’est blessée et a été arrêté par la police marocaine. 

"Quand on vous prend dans les zones frontalières comme Cassiago, Nador ou Tanger. On vous refoule, on vous refoule à Agadir, à Ouarzazate, à Tiznit, à Safi et si t’as pas d’argent tu vas souffrir pour revenir, donc c’est comme ça", a-t-elle confié à la DW.

Aujourd’hui en voie de régularisation, Rose voit son avenir au Maroc, travaille pour une association d’aide aux migrants mais elle constate que la majorité est bien décidée à passer coûte que coûte. Une situation qui n’est pas prête de changer selon Marcel Amiyeto Président du collectif des travailleurs migrants au Maroc.  

"Ils prennent la route là où il y a des chances de passer c’est à dire là où il y a moins de sécurité pour passer en Europe. Je dirais que c’est la conséquence de la mauvaise politique des chefs d’états africains et l’ingérence de l’Europe aux pays africains, car aujourd’hui c’est l’Europe qui soutient les dictateurs africains" dit-elle pour terminer.

Afrikanische Migranten in Gourougou
Image : Guy Hedgecoe

 

Investir pour protéger les frontières

Au Maroc beaucoup d’argent a été investi par les pays européens pour protéger les frontières, notamment terrestres. La stratégie est maintenant d’intervenir le plus en amont possible, beaucoup plus au sud, comme le décrypte Camille Denis du Gadem, groupement antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers migrants. 

"Le Niger est la source prioritaire en ce moment. Le Mali, le Sénégal, en sont aussi. Donc la frontière européenne est de plus en plus reculée, pour que le contrôle se fasse de plus en plus en amont et pour bloquer les gens bien plus tôt."

Si les arrivées totales dans l’UE sont en baisse par rapport à l’an dernier, celles au départ du Maroc ont été multipliés par deux et demi, selon les chiffres fournis par Frontex.  Parmi ses migrants on compte aussi des Marocains.